Parfois je subis le vertige de mon âge
Le temps du voyage, stigmates des ans
J'ai maintenant des rides sur mon visage
Les cheveux épars, vestiges du temps
Il me reste encore le ressort de mon âme
Depuis longtemps le corps me fait défaut
L'ésprit néanmoins reste feu et flamme
Il me reste encore le jonglage des mots
J'ai toujours en moi cette vigeur de jeunesse
Les choses les plus belle sont toujours à venir
Cette conviction que jamais cela ne cesse
Seulement en temps je n'ai guère avenir
Parfois j'écris le vertige de mon âge
Ma jeunesse passée, et le temps qui me viens
Je goûte chaque instant avec la même rage
J'irais jusqu'au bout jusqu'au confinement
D'un geste clair, posé sur une feuille
Ce futur d'une vie que je viens de saisir
Avant que n'arrive le temps de mon deuil
Je vous le propose, à vous de le lire
à mon ami Poète Pierre Nice
La brume diffuse, au-dessus des eaux acratopèges, ne saurait être insignifiante
Elle se détache en volutes et chante mon ami, elle chante
D’étranges mélopées, d’une voix embrumée, et danse des suaves arabesques
Montée sur les murs du temps, aliénée aux antiques fresques
Aède, plonge ta plume dans l’eau d’encre du Léthé, chante d’un voile circulaire
Le temps nous spirale des chants de naguère
Au mont Olympe, la voix des oiseaux nous revient en polyphoniques vacarmes
Aux lointains échos de sirènes licornes
Sang, rouge sang, la lune réverbère en héraldiques formes
Le temps des héros appartient au passé
Les eaux saumâtres du Styx nous informent
Les brumes de l’oubli nous viennent du Léthé
Chante ton dernier poème, les eaux sont acratopèges
Ecoute l’écho de tes insignifiants arpèges
Envelopper ta voix dans des brumes arabesques
Désespéré, le poète peint ses dernières fresques
Comme on laisse des paroles aux tombeaux millénaires
La ville s’endort
La forêt se déboise
L’être se liquéfie dans le soi
En coulées aquatiques
Et les réminiscences d’antan
En formes géométriques
Des réminiscences mystiques
Comme un horizon sélène
Dans un blues en do
Majeur
Aux nouvelles senteurs
Et lumière Hélène
J’ai cherché l’air
Comme on cherche la vie
Désespérément avide
Vide de sens
Est-ce cela mourir
J’ai cherché la vie
Comme on cherche dans l’eau
L’esprit de la source
Le renouveau
Est-ce cela mourir
J’ai cherché l’eau
Comme on cherche l’espoir
Il n’y avait pas d’abreuvoir
Pour assouvir ma soif
Est-ce cela mourir
J’ai cherché l’espoir
Pour me donner les mots
Et entrevoir un instant
L’infini l’infini
Est-ce cela mourir
J’ai cherché les mots
Et je vous ai trouvé
Lisant à haute voix
Au bord de l’eau
Des mots d’espoir
Est-ce cela survivre
Il y a des êtres
Qui vivent dans nos syllabes
Et qui dénient notre mort
Comme on défie un sort
Est-ce cela vivre
Il y a des énigmes
Qui nous parlent de silence
Comme les signes d’un destin qui avance
Une flèche dans un sens inique
Et qui se veut mystique
Est-ce cela l’espoir
Je t’ai perdu sur le chemin de Bora-Bora
Tu étais frêle sans âge et matinale
Par intervalle je te regardais parler aux étoiles
Sans pas pouvoir te garder auprès de moi
Cinq mots cachés sur la feuille d’érable
Un mot pour chaque femme que j’ai perdu en toi
Maintenant je m’égare transi misérable
J’écume la ville en cherchant Bora-Bora
Chacun de mes doigts me rappelle tes mots
Que ma bouche et ta bouche ont partagé
Je t’ai vu partir subrepticement je t’ai vu t’en aller
Tu fus depuis toujours avec Firiamata-o-Vavau
Seul le monde se souviendras de moi
Seul
Pour les autres je serais toujours avec eux
Pas de deux
Ou de trois pour ceux qui sont plus proche de moi
Et pour moi
Je ne me souviendrai plus de riens
Ou l’intense présence de ceux à qui je tiens
Pour un instant d’éternité Ultime instant, souvenirs volés
Seul
Pas de deux
Ou de trois
Seul pour moi
C’était mon père,
C’était mon frère,
C’était mon ami
Je suis né de ses entrailles
et dans mon esprit je le chéri
Je suis allé à sa recherche
En Arcadie au bord du Stix
Dans les marais de la mort
Où toute âme un jour s’endort
Je l’ai vu partir sans tourments
Dans la barque de Charon
Au fond de moi j’ai soigneusement posés
Son dernier baisé et ses pensées
Mon père, mon ami, mon frère
J’ai vu s’envoler l’ange
Je l’ai vu cette étrange
Aux ailes déployées
Je l’ai vu s’envoler
C’était au crépuscule
A l’orée de la nuit
L’un moment j’écrivis
Et puis j’ai eu un recul
Je sentis comme une plume
Un délicat adieu
D'un ange qui s'envole
A jamais pour les cieux
Vole donc mon ange
Là-haut au firmament
Je t’enverrais mes rêves
En poétiques filaments
D’ors et de cristal
Et qui par intervalles
Se ponctuent en silences
En souvenir de mon enfance
Des jours d'attente
Le silence autour
Des questions impuissantes
Sans réponse en retour
Tu cherches sa main
Tu l'attends les soirs
Pour qu’elle te revient
En rêve d’espoir
Le jour tu écrit
Des mots de douleur
La nuit tu lui lit
Tes poétiques recueils
Les années apaisent
La vie continue
En vous unissant
Tu ne la cherche plus
Tu es en elle, elle est en toi
La vie est amour, l'amour est émoi
Que la vie en amour enfin ne retienne
Tu cherches sa main, elle cherche la tienne
D’aucuns disent que le long cours de l’âge est une bénédiction
Or vieillir c’est voir partir les uns après les autres
Jusqu’à en apprivoiser la mort
Et partir avec elle
Comme on part en amour
HORIZON
Aussi loin que ton regard puisse te porter
Tu regardes les strates d’une vie passée
Tu puises dans les profondeurs de la terre
Vogue sur de vagues rides de la mer
Là où seuls en un le ciel et l’océan se confondent
La courbure indéfinie qu’on appelle
Horizon
Promeneur invétéré tu arpentes les flaques océanes
La plage s’allonge dans la mer et la mer qui entame
Le flux indomptable d’un retour résolu
Tes pieds se confondent entre terre et eau
Comme au loin les toiles se dévoilent en voilier
D’entre la brume ni d’air ni d’eau
Horizon
Entre bleu et gris le noir conquière ce qui reste de vie
L’extrême souffle d’expiration le jour sera long à finir
En murmures les vagues te content des phrases rythmées
Ponctuées de goutes iodées fallait-il encore écouter
Tu guettes inlassablement au fond des flaques l’inspiration
Les mots qui t’emmèneront au loin sur l’horizon
Seul tu surfes vers un avenir incertain
Avant que de disparaitre enfin
Tu franchis l’horizon
Pour de bon
à mon ami Poète Pierre Nice
La brume diffuse, au-dessus des eaux acratopèges, ne saurait être insignifiante
Elle se détache en volutes et chante mon ami, elle chante
D’étranges mélopées, d’une voix embrumée, et danse des suaves arabesques
Montée sur les murs du temps, aliénée aux antiques fresques
Aède, plonge ta plume dans l’eau d’encre du Léthé, chante d’un voile circulaire
Le temps nous spirale des chants de naguère
Au mont Olympe, la voix des oiseaux nous revient en polyphoniques vacarmes
Aux lointains échos de sirènes licornes
Sang, rouge sang, la lune réverbère en héraldiques formes
Le temps des héros appartient au passé
Les eaux saumâtres du Styx nous informent
Les brumes de l’oubli nous viennent du Léthé
Chante ton dernier poème, les eaux sont acratopèges
Ecoute l’écho de tes insignifiants arpèges
Envelopper ta voix dans des brumes arabesques
Désespéré, le poète peint ses dernières fresques
Comme on laisse des paroles aux tombeaux millénaires
Des jours d'attente
Le silence autour
Des questions impuissantes
Sans réponse en retour
Tu cherches sa main
Tu l'attends les soirs
Pour qu’elle te revient
En rêve d’espoir
Le jour tu écrit
Des mots de douleur
La nuit tu lui lit
Tes poétiques recueils
Les années apaisent
La vie continue
En vous unissant
Tu ne la cherche plus
Tu es en elle, elle est en toi
La vie est amour, l'amour est émoi
Que la vie en amour enfin ne retienne
Tu cherches sa main, elle cherche la tienne
Mourir lentement aux bras de Morphée
Doucement m’endormir avec la Terre
Et oublier enfin qui ou quoi j’aurais pu être
Mourir c’est à jamais oublier et disparaitre
Y a-t-il encore des rêves à rêver
Des jours pour suivre d’autres jours
D’autres amours à encor aimer
Sans hésiter je passe mon tour
Vivre c’est s’enivrer de l’air du temps
C’est le vent quand on essaie de le suivre
Et espérer qu’à la fin l’enfant
Vogua libre sur son bateau ivre
Aux bras coquets d’une mort douillets
Je m’en retournerai en moi-même
Je m’en irai sans aucun regret
Lire mon dernier pouième infime et désuet
Je m’en irai innocemment
Sans regret ni mon argent
Je m’en irai pour explorer
L’instant ultime d’éternité
J’irai me poser en douceur
Dans mon ultime demeure
Comme on se pose dans un rêve
L’ultime trêve
Sans me dédire
Mon dernier vœu
Au temps de mourir
C’est que vie puisse continuer
Et puis tant pis
Aux derniers instants
On sera toujours set l’enfant
Du premier jour de sa vie
L’ingénue le naïf
Partir à la découverte
De champs toujours plus verts
L’Elysium mérité
Comme enfin rentré
Sans me dédire
Mon dernier vœu
Au temps de mourir
C’est que vie puisse continuer
Et puis tant pis
J’ai aimé goulument
Cette vie qui me fut donnée
J’en ai aimé jusqu’à chaque instant
J’en fus comblé
Sans me dédire
Mon dernier vœu
Au temps de mourir
C’est que vie puisse continuer
Et puis tant pis
N’y a-t-il donc pas d'espoir
La vie ne saurait être que noire
Il suffit parfois d’attendre
Pour qu’elle vous tende
De la manière la plus inopinée
Les bienfaits les plus inespéré
Ce regard plein de rage
Ne vous rends pas hommage
Jeune fille c’est plutôt le reflet
D’un obstinant regret
De n’avoir pas reçu
Au moment bien voulu
Satisfaction de tes désirs
Où donc est passé ton sourire
J’ai bien cherché autour de toi
Du plancher jusqu’au bout du toit
Je n’y vois pas de joie de vivre
Qu’indignation et rage ivre
Ou serait-ce une sage indignation
D’une fille qui se sent offensée
Par l’injustice tant répétée
D’une injuste obstination
Qui sans cesse t’agresse
Et offense avec maladresse
Ta sensibilité juvénile
Sache que sans vaciller
Mon amour tout fébrile
Te seras toujours destiné
Quoi qu’il nous arrive
Des chapitres ou des livres
Je t’aimerais toujours de tout cœur
Ma fille mon Bonheur
Bravant nouvelles et tempêtes
Je suis las étendu sur ta mémoire
Allongé à jamais en ton hypogé
Nos mains jointes pour une seconde d’éternité
J’appréhende l’instant où tu me quitteras
Ô racine mon Arbre de vie
Unissons-nous et ne soyons guère
Plus que le goût de la terre
Je suis érodé par le temps
Il n’y a pas d’âge pour perdre sa maman
A tout âge on pleure des larmes d’enfant
L’on se sent comme déraciné
Comme une plante sans terre qui se doit d’essayer
De vivre ne serait que pour les siens
Sans ressource d’amour que tu étais pour moi
Je ne sais pas si j’y arriverai
J’entends encore sous tes doigts de lumière
La danse magique de Schubert
Je vois ton regard quand il m’enveloppait
De ton amour inconditionnel
Il n’y a pas d’heure pour choisir de pleurer son chagrin
Il n’y a pas d’âge pour être orphelin
Un homme bien quand il part
Il part au pays des hommes bien
On pleure à sa mémoire
Des larmes d’être déjà trop loin
On voudrait le retenir
Le garder en nous se souvenir
Mais déjà sa main nous lâche
Dans un dernier à Dieu
Fuguasse
Ami poète quand tu pleures de désarroi
Je pleure avec toi
Repu les voix se sont tu
La journée fut dense
Une danse ingénue
Une mélodie douce
Une folle poésie
Je laisse derrière moi
Des murailles millénaires
D’une ville en folie
J’ai vu des papes
Des morts-vivants
Des fées et des brigands
Sur le pont d’Avignon
Ils y dansent elles y dansent
J’y ai vu des vendeurs de rêve
Des rêves vivants
Des salles où s’embarquent
Les naufragés du temps
Sur les planches des poètes
Tous de mots
Dans une farandole frivole
La douce mélodie qui s’envole
J’ai vu devant moi un prince
Un poète me conter une goutte
Petite goutte d’eau qui s’oublie
Dans son lit océanique
Comme se perd une lettre dans un vers
Un poème un cantique
Une syllabe goulument mastiquée
Et tout sens éveillé j’ai bu
Ces paroles comme on boit
Précieusement la goutte
Perdu dans l’océan
J’ai vu le triomphe
De Roland Jomphe
Au détour d’une terrasse
Ce fut classe
Merci petit poète furtif
Un chapeau dans la main
La main sur le cœur
Et un cœur de poésie
De vers de rimes rempli
Trinquons trinquons
Baladins baladeurs
Saltimbanques et donneurs de vie
Oh douce poésie
Je dois m’en aller
Je suis repu
Je laisse derrière moi
Mes pas mes ancrages
A jamais dans un monde d’un autre âge
Sous mes airs de vent léger
Je caresse les montagnes
Je leur chante un air léger
Dans le souffle chaud d’été
Comme une brise dans la nuit
Je murmure des histoires
Qui vous racontent la vie
Une plume sur l’écritoire
La danse des mots
Qui résonnent sur la table
C’est le chant des oiseaux
Ritournelle d’étourneau
Je m’en irai au vent nouveau
Me conter des nouvelles histoires
De feuilles mortes ou d’oiseaux
En m’envolant au vent nouveau
Le saut de l’ange
La peur et puis quand -même on plonge
On s’élance sous une aile nylon
Le temps d’un plongeon
Enfin libre
Flotter dans les airs et suivre
Le prime vol d’un oiseau virginal
Au cri de l’homme animal
Dans une prière que trop zélée
Sans contraintes ni même peur
Scruter au bas émerveillé
Des paysages enchanteurs
Ascendant ou descendant
Suivre le rythme des vents
Partir à la conquête du ciel
Quid à s’y brules les ailes
Icare fils de Dédale
Dans ton inconscience tu t’envoles
Sans même savoir si un jour
Tu trouveras le chemin du retour
Voire au loin les champs cultivés
De nuages le ciel s’envelopper
Sentir le sel des embruns du matin
Et les vagues
Sentir le vent se glisser sur mes ailles
Sans un mouvement, flotter dans les airs
Voire au loin les autres oiseaux
Qui divaguent
Naître libre et poursuivre le vol d’une vie
Sans entraves sans entraves
Être ivre de voire la vie de là-haut
Survolant les plages syldaves
Tu lances le soleil à la face du jour
La mer se fait apaisante
Ces derniers instants ou le chien se fait loup
Tu dessines de tes doigts des étoiles à venir
Quand advient dans les ombres d’une fin de jour
L’écume à tes pieds sans jamais les toucher
Tu es danse nature tellurique apaisée
Chaman Chahouman
La déesse des forces de mort et de vie
Tu es Kali
Je m’en irai comme
Une flamme qui s’éteint
Emportée par le vent
Etiolé comme un trait de fumée
Et qui danse
Et qui disparait
Et qui laisse derrière elle
Une braise de mèche
Un dernier espoir revêche
Un écho un cri
Un dernier souffle de vie
Je m’en irai en silence
En emportant mon enfance
En laissant de moi que le souvenir
Et puis l’oubli
L’oubli du son puis du visage
Je m’en irai sans âge
Un silence naufrage
Dans le souffle de tes lèvres
Intime et réconfortant
J’entrerai dans la mort
Comme un enfant
La nuit ou le jour
Le temps se fait fractal
On nombre les ombres
Et on en oublie la lumière
Les traces ne sont qu’éphémères
Les nombres illusoires
Des parloirs dans le désert
Le premier cri de l’enfant
Ou la dernière respiration
Lourde de sens
L’avenir on l’attend
Dormir innocemment
Dans l’attente du premier rêve
La vie la vie n’est qu’une farce
Ombre ou lumière
On est tous les fantômes
D’un à venir incertain
Un demeuré en rêves
Qui quand le jour s’achève
Se trouve un abri
Oh loin des regards
C’est le soir
Alors de ses petites jambes
Sous les pleurs de sa sœur
Le Poucet en herbe
S’en rentre chez lui
Six ans c’est trop tôt
Le monde peut attendre
Que le poucet enfin éclot
Je suis né sans racines
Dans un monde trop grand
Un akène porté par le vent
Et je cherche encore
A comprendre le décor
Comme un rêve de demeure
Inaccessiblement prêt