Des couleurs flamboyantes
Et tapis sur le sol des milliers de feuilles
Comme autant de poèmes
Qui finiront par nourrir de futures mélopées
Le temps se met aux rêves
Emporté par l’autan
Même le soleil se fait doux
Le ciel bien plus profond
Et le vent qui s’époumone
C’est l’automne
Ai-je vous conté les temps des balades
Contemplant la vie sous les yeux des dryades
Les chemins calade et les rues forestières
Sous arbres de feu feu de joie feue la terre
Les houppes qui s’embrasent d’arbre en arbre
De rouges d’ocres et d’embruns forestiers
Imperceptiblement le feuillage se dartre
Aux couleurs d’automnes et des âmes regrettées
Les effluves de terre de bruyère et de vent
La danse des nymphes au bord des rivières
Et le vol étourneau au ciel de ralliement
La lumière d’automne qui flamboie dans les airs
Le brame dans les nuits des princes couronnés
Qui nous laisse en émoi devant tant de beauté
Il y a des couleurs d'or et de bronze
Qui nous plongent dans une mélancolie
Et qui tiennent en mémoire
La beauté de la vie
... Passée...
Du ciel tombent les larmes bienfaisantes
Qui nous manquèrent tellement
Adoucissant la terre et le vent
D'une brume obligeante oubliant
... L'été…
L’automne quand il caresse de son souffle
Humide et aux nuances flamboyantes
La terre en profondeur comme
Pour nous préparer une dernière demeure
Doux et tendre où il fleure bon
... La terre…
Nous raconte la beauté qui
Doucement nous rappelle la vie
.. Et quand viendra demain…
Je voudrais voir
Cette petite chose
Qu’est ce mur sans briques
Voire l’impromptu
Ce soir j’ai vu le ciel pleurer
L’été s’en est allé
J’ai dans mon jardin des feuilles
Les arbres ont vieilli
Le froid enfin s’est installé
J’ai vu les premiers pleurs
J’ai humé les odeurs de
Dessous les bois les mortes humeurs
D’une vie qui nous échappe déjà
L’hiver sera bientôt là
... C’est sûr...
J’ai voulu voir les fleurs
Les murs fleurer la bonne humeur
L’été comme jamais plus
Un avenir un impromptu
... Interlude...
J’écoute Lully Jean Baptiste
Qui de son musical magistre
Me dresse fier et royal
Sur les planches théâtrales
Et qui par grands jetés à petits pats
Me fait inventer du royal l’entrechat
Solaire je me dresse fier
Devant l’assemblée illustre
Devant la fontaine lacustre
Je suis là pour vous plaire
Le divin Roi solaire
J’écoute Lully Jean Baptiste
Allongé dans mon canapé
Je ferme les yeux et je profite
... Sieste...
Le froid d’automne reprend ses droits
Sur le vélux la pluie cadence sa danse
Je ne vois plus d’étoiles tu es loin de moi
Appeler de ses vœux les amours d’hier
C'est nier l’hiver ce ne sont que de vœux pieu
L’automne et c’est bien cela qui m’étonne
Nous faits des vendanges de rangées de vignes
De vins récoltés
... Luli s'est tu...
Aux couleurs d’automne
Même la plume j’ai vu
Se passera bientôt de vie
Je voudrais me rappeler ma Mie
L'été de tes yeux je suis vieux
Et l’automne entonne déjà
Ses derniers souffles mistral
... Le froid...
Les feuilles mortes ne se ramassent
Elles couvrent la terre
Comme naguère
Ta peau couvrit ma peau
Oh oui j’ai aimé les vendanges
Les vendanges d’amour
Il me reste peut-être quelques vers
Une chanson à geste
Et quelques refrains de
... Quand viendra demain...
Il me reste de toi
Quelques parfums
Et des embruns d'automne
Ma plume et quelques ancres à lever
Des feuilles mortes envolées
Et les pas cadencés d'un roi solaire
Demain ce sera
... Hiver...
Comment ne pas aimer l'automne
Le soleil étale ses couleurs sur terre
Dans un dernier au revoir
... Le soir...
La ville se mire dans des flaques de pluie
Changeante, elle enfante
À chaque carrefour de nouveaux contours
Aux couleurs flamboyantes
Les nuits s’allongent
Sous les draps de feuilles
Le jour se fait trop court
... Espoir...
Entre bronze et or
Le monde s’endort
Une rose épine
Au bois dormant
Et qui attends
Comme une princesse rupine
Son prince charmant
... Un jour...
Hier j’ai traversé la rue
Au loin je l’ai vu
La jeunesse de demain
Dans un reflet païen
D'un miroir posé
À même la chaussée
Et qui aime aimer
... La vie...
Avant de disparaitre le temps d'un hiver
Et avant que s’allongent à nouveau les jours
La nuit de Saint-Jean
Nous annonce le retour
Des enfants du printemps
... L'amour..
Il y a des couleurs d'or et de bronze
Qui nous plongent dans une mélancolie
Et qui tiennent en mémoire
La beauté de la vie
... L'automne...
Giboyeuse et heureuse
La forêt s’épand
En souvenir d’enfances
Des souvenirs d’automne
De saveurs champignonne
Et de coups de fusil perdus
Sous de flamboyants feuillus
De taches rougeâtres
Dieu que le temps
Se compte en années
Si j’avais connu
Les larmes et souffrances
Me serai-je perdu
Dans un cri forestier
D’une balle cadence
D’une blessure chevreillue
La guerre ne nous épargne
Guère des souffrances
De blessures mortelles
Et de mort imbécile
Si jamais un jour
Je rencontre mon enfance
Je me garderais des souffrances
Des tirs intempestifs
Le temps des vendanges
Et de mort n’attend pas
L’automne nous piège
Pour l’hiver et le froid
L’enfant d’innocence
Que j’étais autre fois
Est maintenant en proie
Des tirs en cadence
La nuit il y a des bois qui se muent
Comme s'émeuvent d’émoi nos espoirs
Des soirs qui s’allongent en brame
Qui chantent la flamme pour une biche ingénue
Des princes qui s’affrontent dans le noir
Les forêts d’automne de nos chants poétiques
Se font l’écho des nuits d’alcool et jeunesse
L’amour qui nous blesse et combats héroïques
Sous la lumière d’or du feuillage héraldique
J’ai suivi la trace de l’encre bleu nuit
Sur des feuilles écrues quatre A
Des coulés de sang sacral sacrifique
Dans les nuits druidiques domaniales
Réveillez-vous jeunes biches jeunes daims
La chasse est ouverte à la vie à la vie
Je vous enjoins de me joindre en poème
En écrits au fond du bois je vous chante
Je vous chante jeunes princes qui s’affrontent
La nuit il y a des bois qui se muent
Comme s’émeuvent d’émois nos espoirs
Sur les pétales des fleurs d’automne
Il y a des larmes de rosée
Le temps va s’arrêter
On s’étonne parfois qu’un tel charme
Fragile et au bord des larmes
Puisse tant nous émouvoir
Au soir des longues nuits d’été
Les goûtes fragilement posées
Nous rappellent avec délicatesse
Qu’à chaque instant une promesse
De vie enfin s’accomplit
Sous les yeux des badauds ébahis
..........
De rouge sang en bleu translucide
Le soleil flamboie sur le ciel du soir
L’air est teinté d’ombres oblongue
Le jour est en feu avant la nuit noire
La ville s’endort aux berceuses du vent
L’automne s’installe sans jamais oublier
La beauté mature d’une fin d’été
Et les feuilles qui susurrent
Que le froid arrive
Elles se colorent de dorures
Sans jamais rien regretter
Le ciel d’automne
Sur ville ou campagne
Toujours m’étonne
........
Que le temps nous mène loin
Sous les feuilles flamboyantes
Le soleil nous a tant donné
Qu’il est descendu aux cimes
Pour que de son or ils nous illuminent
D’or et de cuivre
La canopée se colore
Au souffle du vent d’autan
Les nuits se rallongent
Le jour s’embrase
L’automne a le doux gout
De mort et de musc
Des opéras Puccini
La saison se colore
Des marches d’Italie
Aux beautés Raphaël
Des nuits vaticanes
La chasse est ouverte
À l’âme qui est pure
Et ou le cœur se nourrit
De couleurs flamboyantes
Ce soir la vie se prolonge
Jusqu’à nuit douce de blanc habillée
La furie solaire enfin s’est tu
Les vendanges nous ont repus
De leurs dernières soifs de beauté
Avant que des nuits noires et blanches
Ne renaissent aux feux de la danse
Dans les feux de Saint Jean
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Au loin un village perdu
Un pont traverse un ru
La mélancolie des temps passés
L’hiver c’est installé enfin
Ouïr le craquement des branches
Dans le vent le chant du souffle
Givré sous un ciel de plomb
Et le promontoire de vie endormi
Plus loin les pleines gelées
Et l’écho d’un chien
Plus tard plus tard
Le temps s’est figé
Dans un froid cristallin
Hiver
Il n’y a que de choses qui commencent
Et qui un jour doivent bien finir
La nuit s’assombrit au matin
Mais le matin c’est un nouveau jour
On entend les oiseaux qui chantent
De nouveaux chants et puis un jour
On voit d’un œil nouveau
Le ciel qui s’illumine
Rêve petit d’homme
Petit être scribouillard
Rêve sur des feuilles
Les feuilles s’envolent dans le noir
Le Soleil se brise en éclats
Dans la canopée au fond du bois
Se fractale en myriades raies
Au bout du chemin sur le gué
L’Amour se propage dans une nature volage
Deux êtres qui se disent oui qui enfin se partagent
Deux anneaux une alliance à tout jamais scellée
Au bout du chemin sur le gué
Quand l’amour prend la forêt à témoin
La nature se silence le souffle se retient
Deux amants éperdus dans un baisé
Au bout du chemin sur le gué
Chante la nature champêtre et fragile
La danse des amants et le souffle du vent
La nuit sera longue avant le lever
Au bout du chemin sur le gué
Une drève au bord du bois
Qui mène n’importe où
Et nulle part à la fois
Un champ en contre-bas
Le chant d’un hibou
Qui cherche sa proie
Enfin le soleil se lève
D’un jour nouveau
il éclaire la drève
Bordée de fil barbelé
Un loir se faufile
Quelques boutons dorés
Plus loin le brouillard se dissipe
La rosée se pose en mile diamants
La douce lumière qui m’incite
A prendre la clé des champs
On l’a attendu depuis longtemps
On l’a guetté fébrilement
Trop de nuages c’est morose
De tristes écluses qui nous arrosent
Puis timidement il apparut
En furtives rayons puis disparut
Derrière le voile de nuages
De toute sa masse il fit barrage
Le jour ou le vent à soufflé
Du fond du ciel l’a balayé
Place nette dans un ciel bleu
D’une lumière douce
Et chaleureuse
La nature, enfin, c’est réveillé
C’est le mois d’août,
C’est la fin de l’été
La table est mise, je vous attends
Le pain est prêt le vin se décante
Au four la volaille qui finit sa cuisson
Un rôti de poulet à l’ail et citron
La lumière tamisée type clair obscure
Réchauffe le cœur des amitiés qui dure
Un flan aux asperges en entrée subtile
Ouvre la voix aux échanges fébrile
Nos échanges qui prennent forme
Au service du galliforme à l’ail et citron
Et nos conversations s’animent autour
Nos passions du jour les mêmes que les autres jours
Enfin le moment le plus important
Se recueillir autour des poèmes
Un voyage entre nous à travers du temps
Le temps compte pas quand on aime
Une tarte aux poires et de crème d’amandes
Amandé au citron et amandes amer
De larges débats de soirée au café
Un clair-obscur et lumière tamisée
La table est mise, le pain est cuit
Je suis fin prêt pour une nuit entre amis
Un calme plat électrise la plaine
Dans une danse éolienne
Le ciel se noirci
La terre se prépare aux tempêtes échanges
Le temps des vendanges
Est enfin arrive
Le petit sentier à l’orée du bois
Les coulemelles dans les champs
Enfin de l’air frais, un petit vent
D’ouest et le soleil du soir en éclats
Les odeurs de sous-bois et l’ombrage
Sous un vieux chêne des cèpes qu’on partage
Une bouteille de vin et un morceau de pain
Des rires et un bout de fromage
Un weekend entre amis
A la cueillette aux shampoignons
En contrebas un ru à truites
Quelques biches qui prennent la fuite
C’est le début de la saison
L’été est bel et bien fini
Le petit sentier à la clairière
Aux couleurs des fleurs des champs
Les derniers fruits de la saison
Des bolets et une vielle barrière
Derrière des traces de sanglier
Un écureuil ramasse des glands
Des oiseaux dans leurs dernier chant
Il est temps pour nous de rentrer
à mon père
Viens mon ami assied toi à mes côtés
Ici sous le vieux cèdre l'herbe est tendre
Parlons-nous de la douleur de l'âme
Et la passion
Raconte-moi le monde
Le grand et le petit
Contemplons ensemble
Paisiblement
Écoute l'eau clapoter du puits
Les nymphes dansent leur ronde
Pour toi pour moi et les cèdres
Et l'herbe tendre
Viens mon ami allonge-toi
Sous les cèdres au puits
Chante-moi comment les muses t'ont trouvé
Alors je rirai avec toi
Viens…
Je te pleurerai
Et me souviendras combiens nous étions seuls
Combiens nous étions proches
Maintenant que tu es parti
N'oublie pas ici sous les cèdres
À la source
L'herbe est tendre
Je L’oiseau de nuit prend son envol
De ses ailles argentées
Il dévoile son ombre constellée
Les vents nous seront favorable
La lune veille sur nous
Les odeurs de sous-bois et l’ombrage
Sous un vieux chêne des cèpes qu’on partage
Une bouteille de vin et un morceau de pain
Des rires et un bout de fromage
Un weekend entre amis
A la cueillette aux shampoignons
En contrebas un ru à truites
Quelques biches qui prennent la fuite
C’est le début de la saison
L’été est bel et bien fini
Le petit sentier à la clairière
Aux couleurs des fleurs des champs
Les derniers fruits de la saison
Des bolets et une vielle barrière
Derrière des traces de sanglier
Un écureuil ramasse des glands
Des oiseaux dans leurs dernier chant
Il est temps pour nous de rentrer
Les pluies cévenoles gonflent nos ondes
Ils couvrent le ciel de nuages océanique
Des mers célestes qui tombent en trombes
Déferlent les pleines en vagues aquatiques
La nature reprend ses droits sur elle-même
Des lits caillouteux deviennent fleuves torturés
Les vents tourbillonnent les orages se déchaînent
Les nuits deviennent jours par éclair éclairé
Le temps est extrême au pays des cévennes
L’automne se regorge des eaux tant manquées
En lavent la terre et gonflent toutes ses veines
Il lave de ses eaux et la terre et son passé
Les nuits cévenoles sont des nuits de noyade
Qui couvrent le ciel de nuages océaniques
Et tombe en trombes de cyclones Trinidades
Déferlent les plaines d’ondes aquatiques
Je suis le vent, je suis vacarme
Je viens toujours après le calme
Je dévaste avec mes blasts
Des régions entières
Je tourne, je gronde, je souffle fort
Dans mon sillage je traine la mort
Je déracine, je veux qu’on s’incline
Devant ma Majesté
Dans la douceur de mon œil
Il règne le calme, le calme d’un deuil
Il n’est qu’illusoire…
Noir
Je laisse au monde un répit
Que toutes des êtres sortent de leurs abris
Je ne suis pas loin, je tourne autour
Comme un gigantesque vol de vautours
Qui a senti la mort
Et sur les mers ce sont mes tempêtes
Qui prennent des dimensions titanesques
Je soulève les vagues, dans ma rage
En écume blanche
Je deviens fou sur l’océan
Je n’ai plus d’idée des dimensions
Je me renforce, jusqu’à des forces
Inconnue de moi
Alors je déverse ma colère
Océanique sur la terre
Je suis le Dieu qui tue…
Tue
Quand enfin ma rage c’est apaisé
Je laisse ma place aux alizés
Je me retire dans mes hauteurs
Jusqu’à ce qu’on me ressorte de ma demeure
Et que je frappe encore
Le monde s’inonde en pleurs de désespoir
Des pluies inconsolables versées sur nos vies
Noir de nuages convulsifs et se déchainent
En trombes sur nos vallées jadis tant aimées
Des paysages diluviens nous reviennent
En jeux macabre de miroir trop réels
La terre ne joue pas elle porte la vie
Tel une mère un jour nous a porté
Elle a perdu ses eaux la terre
Dans ses premières contractions
Elle fera renaitre la vie
A savoir si elle a encore envie
De nous
Le saule comme âme de l'étang
L’étant de l'eau, de l'eau de la forêt
Parfois pleureur de ce que l’on en fait
Des branches de larmes dans le vent
Des branches de larmes dans l’étang
Le saule a l’âme qui pleure
Le saule pleureur
Où est le temps ou mes branches furent lianes
Ou est le temps où le temps fut heureux
Je me rappelle mon reflet dans ton âme
Tu étais l’image d’un arbre majestueux
Le souffle branches qui s’étant
Le souffle franchement qui sent
La détresse d’un étang perdu
J’en ai voulu
Je suis hybride de moi même
Je me ressemble et quand même
J’étais l’âme de la forêt
Je ne suis plus rien
Seul comme l’âme de l’étang
Le saule se pleure dorénavant
Avant que vienne la fin du jour
Le rouge soleil se parcoure
La lune d’argent au firmament
Les étoiles et la nuit des temps
L’étang repose dans la nuit
Et dans l’oublie
Dans mon paysage
J’écris des fleurs parsemées
Le long d’une laie
J’entends en douceur
Sur mon passage ma muse
Je suis l’oiseau lyre
Je rêve ma vie
Comme rêve des poètes
Fleurs éponymes
Le long d’une laie
Moi lyrique voyageur
Je parsème de fleurs
J’ai vu se lever le soleil ce matin
Comme l’aube d’une nouvelle vie
J’ai vu naitre ce nouveau jour devant moi
Innocent comme au premier jour
J’ai vu naître l’amour dans les bras du soleil
Dans ces premiers rayons d’espoir
J’ai ouï battre le cœur de la terre
Endormie dans l’étreinte du matin
J’ai vu jaillir devant moi au lever du soleil
Le matin dans sa création
J’ai courbé la tête devant telle splendeur
Et j’ai cueillit la première fleur
J’ai senti au creux de ces pétales
La douceur du jour nouveau annoncé
Comme à l’aube d’une vie nouvelle j’ai cueilli
Le soleil au levé se matin
Une île au dessus les nuages
Née du néant figée dans le temps
Surgit comme on fait un naufrage
Je suis le naufragé
Perdu sur son promontoire
Exsangue de son histoire
En Grand Veneur j’ai chasé à la cour
Maintenant je traque sur l’écume du jour
Les bribes de mon passé
Voir aussi loin que tu peux voir
Sur une mer de nuages
Garder toujours l’espoir
De retrouver l’image
Retrouver dans le temps
Qui on était avant
D’avoir été Un naufragé
Les feuilles parsèment les rues d’automne
Tapissent parterres et trottoirs cabossés
Les fleurs des massifs toujours nous étonnent
La saison s’anime de bouquets colorés
Deux cygnes se glissent en canal de fontaine
La ville refroidit sous le souffle mistral
Assis sur un banc je te contemple je t’aime
Ma ville Romaine sous les ors octobrals
J’ai ouï aux arènes les cris vénatoines
Le rite séculaire dans une piété barbare
Les danses mortelles dans leurs chants idoines
Resonnent dans les rues de la ville au soir
J’ai bu de ton vin dans ta maison carré
Némausus ma source de vie bien aimée
Dans les jardins de ma solitude
Des chênes centenaires ombragent mes pas
Cachés dans les branches
Des rayons fissurent
La quiétude qui se propage ici-bas
Saurais-je attendre m’étendre au feuillage
Entendre le branchage d’un arbre qui s’endort
La fin de l’été annonce au soleil la mort
Fractale Il s’étale dans l’humus odorant
Aux chants des oiseaux leurs départ imminant
Réponds la forêt en atmosphère chrysalide
Bolet de quélet ou amanite phalloïde
La vie ou la mort figées dans le temps
Le feuillage qui tombe
La semence des glands
Fractal espoir
Espoir
Après avoir fauché le champ
Longtemps après la fin du chant
De doux chant de la fin du jour
J’attends et je contemple
Assis à l’ombre du tilleul
J’entends la journée dans son deuil
Le doux deuil de la fin du jour
D’une soirée finissante
Longtemps après qu’ils soyent couché
Tous deux le soleil et le blé
D’une douce étreinte, d’une fin de jour
Heureux je m’en contente
Je suis l’arbre, la vie
Le souvenir de ce qui viens
Le temps est utopie
Sans lui il n’y a rien
Je suis l’être du passé
Profondément enraciné
Dans la terre de trépas
J’ai tous les souvenirs en moi
De mon tronc je suis le présent
Je suis de ce bois concrètement
Je conçois tous les éléments
En leur intensité du moment
Ma raison d’être est avenir
Autour de moi il y a tout l’espace
Tout une aire à conquérir
De mon houpier déjà je le préface
Le passé, le présent, l’avenir
Moi qui le suis, je peux vous le dire
Le temps n’existe pas
C’est une grande illusion en soi
Alors que le passé est loin
L’avenir trop incertain
Je vous affirme le présent
Se dérobe à chaque instant
Aucun des trois est réalité
Elles se dérobent quand vous la saisissez
Pourtant je dois vous concéder
Je suis bien là, sans ambiguïté
Alors amis faites comme moi
Pour que le temps n’ai pas de prise sur toi
Reste bien enraciné
Regarde l’espace pour t’y projeter
L’espace et le temps
Est le constituant
De toute chose de tout vivant
À l’ombre du parc plusieurs fois centenaires
A l’odeur de terreaux et d’herbe
Une Terrasse pavé pour repas en plein air
Sur la table Le blé en herbe
Au loin des enfants, des jeux, des parents
Un noisetier me fait de l’ombre
J’écris mes poèmes en rêvant dilettant
Un enfant comptine en nombres
Un, deux, trois, quarte
Attention si je t’attrape…
Mes rêveries se mirent en écho contre
La façade de vigne vierges un peu plus loin
Le chien du voisin regarde passer
Le train de dix-sept heures vingt et un
Deux trois quatre
Attention si j t’attrape…
Te souviens-tu du temps ou les roses
Fleurirent nos pas à chaque enjambée
Le temps ou nos laies se mirent en pause
Le temps de se voir
Aux croisées des chemins
La rose éclose, aux jonctions de nos main
Libérant du creux des flaveurs embaument
Aux routes croisées nous vécûmes à dessin
Un nouveau partage d’une vie en amants
Pairi-daeza
De rose dans notre Éden la fleur fut trémière
Fragile et non moins téméraire
Assis sur un banc sur la lune
Je vois passer devant moi
La terre, son passé, d’une plume
Caresser l’océan
Sur la lune, un banc me propose
D’écrire une prose pour toi, ma Mie
Ma compagne, prisonnière en campagne
D’une main tremblante j’ose à peine
Caresser l’océan
Je décroche pour toi cette terre
Pour te plaire, la dépose je crois
A tes pieds, dans des vers consommés
Que tu puisse imperceptiblement
Caresser l’océan
Je caresse d’une main cette terre
Je pose une plume, comme se pose
Doucement une brume sur l’océan
, Avec toi je suis sur la lune
Assis sur un banc
Enfin, le jour qui fuit
Faisant place à la nuit
Il est le temps des rêves
Des souvenirs, une trêve
Du cours de ma vie
Mes yeux de lourdeur se closent
Sur ma tête un voile se pose
Une berceuse bercée
Une étreinte de Morphée
Des nocturnes histoires se proposent
Enfin je fuis le jour
Les yeux trop lourds
Une nocturne trêve
Me renvoi mes rêves
Jusqu’au jour nouveau
Comme un vol d’étourneaux
Une ritournelle d'hirondelles
Une nichée d’oiseaux
Qui s’envole pour l’hiver
Vers des contrées nouvelles
Je vous ferai du haut mon grand âge
Mes derniers hommages
Comme un vent tourne-feuilles
Qui tourmente et qui danse
Sous un ciel dans son deuil
Sous la houppe des faux-trembles
Et qui entre en sommeil hivernal
Je vous ferai du haut mon grand âge
Mes derniers hommages
Comme une flamme feu follet
Et qui lèche et qui flambe
Dans le cœur de l’âtre
Aux premiers soirs de froid
Quand la famille se rassemble
Je vous ferai du haut mon grand âge
Mes derniers hommages
Quand les derniers fruits
Dans les arbres murissent
Avant que l’hiver suive
Et le froid surgit
Tous les deux alités
Dans un geste tendre d’aimer
Je vous ferai du haut mon grand âge
Mes derniers hommages
En début de soirée elle s’est détachée de la branche
Que dis–je de sa brindille
Ce fut une fine excroissance
Celle dont on se sépare et que l’on oublie
De verdure elle était devenue d’or
D’un sommeil trop lourd une sorte de sort
Comme quand on a trop vécu
Et que l’on regrette sa verdure
On aime encore en silence
Mais le vent nous tance
Les débuts de soirées sont interminables
Et elle
Elle virevolte cuivrés rabougrit minable
Au gré de ce vent d’automne
Plus rien ne l'impressionne
Qu’importe elle s’emporte
Avant la nuit elle se sera posée
Comme se pose le destin
D'un geste de pinceau
Sur son plus bel écrin
Avant l’oublie
Pour que vive
Enfin la vie
Enfin
Les roses pleurent en automne sous la pluie
Elles vivent leur dernier instant de survie
D'un bouquet de fleurs d’un rouge écalât
Sur un fond de verdure dans un dernier au revoir
Ce sont les dernières fleurs de mon jardin
Et qui me rappelle ce dont je me souviens
Le printemps et l’été le temps qui passe
Et inexorablement reviens pour que la vie se fasse
J'ai fermé la maison au froid et embruns
À la pluie et au ciel de nuages sans fin
Au tonnerre qui frappe à la porte
La rythmique d’une pluie me transporte
En ondulescence la vitre qui danse
Et de vagues regards vers le dehors
Apaise mes derniers remords
Toute cette vie qui trépasse un jour fera place
À une exubérance de couleurs
La jeunesse et ses intrépides humeurs
J’ai tracé mes vers
De ma voute plantaire
Sur le dôme du ciel
Poïen éternel
En voyageur clandestin
Je sème des nuages
Des lignes étroites
D'une plume délicate
En geste fleurage
Et tombe sur terre
Toutes mes semailles de vers
En encre de pluie
Les eaux douces d’automne
Emportent les feuilles mortes
Au gré des courants