L'ECHO DES MARCISSES
Avec quelques brindilles détrempées
J’ai fait un feu, j’ai essayé
J’ai soufflé sur les braises,
Aucune flamme n’est venue
Alors, je me suis couvert
Emmitouflé et j’ai lu
A suivre mon cœur
Je t’ai trouvé
Assise sur un mur
Tu chantais
Des poèmes syllabiques
Moi je grattais
Besogneux tagueur
Des mots de poèmes
Cadeau comme toujours
En surface numérique
Des petites traces
Pour dire je suis là
Là où tout commence
Là où tout finit
J’étais l’accordeur
En mon monde
Echocentrique
Fasciné par mon image
Mon reflet sur le plan d’eau
J’y ai vu toute l’humanité
Je n’étais pas masqué
Je fus emporté par les flots
C’est là que j’oui ta voix
Obsédante triturant
Comme une réminiscence je crois
De ce que fus jadis ta voie
Alors pour t’apprivoiser
Je me suis mis à essaimer
De petits cailloux en pavés
Tout de long des chaussées
Dans un simple geste d’offrande
Pour pouvoir encor t’entendre
J’ai souvent fait des phrases
Des vers qui étaient vrais
J’ai commencé des strophes
Je les ai toutes arrêtées
J’ai essayé de les tuer dans l’œuf
Il fallait bien que je vive
L’inspiration en catastrophe
Écrire me rendait ivre
J’ai vécu en poète
Une vie intensément
Les mots même celle limitrophe
M’ont envahi, et puis pardon
J’avoue j’ai eu peur
De ne pas être à la hauteur
Je me suis senti comme un impostrophe
D’être le fils d’un auteur
Maintenant que je suis riche en âge
Que j’ai laissé mes batailles
Comme jadis, oui, je m’autotrophe
Et vous livrent mes semailles
Trop longtemps j’ai été un arbre fruitier, sans fruit
Trop souvent un bruissement de feuille, sans bruit
Sans le moindre vol dans la nuit, comme un deuil
J’ai ouï dans mon cœur des mots se bousculer
J’ai hésité, ma main tremblante a dû trouver un fruit
Trop jeune, trop frêle pour le goûter
J’ai dû apprendre la langue de la déesse
Ses douces caresses et le chant du vent
J’ai eu peur qu'il ne me blesse
Narcisse, je me suis miré dans l’eau
Pour qu’enfin le silence cesse
J’ai crevé la surface d’un trémolo
De ridules de caresses
Et j’ai vu des mers de fleurs
Des vergers de poèmes, je m’y suis baigne à plus soif
Il n’y a pas de mot pour dire le silence du poète
Quand il n’écrit pas, il n’y a pas d’œillets de poète
Il n’y a pas de nectar non plus, et qui étanche sa soif
Assis à mon établi j’aligne des lettres éparses
Besogneux petit écrivaillion
Je poursuis mes conceptes rimes
Et pétris les mots de mes doigts délicats
Est-ce donc ça la maladie de l'écriture,
Que de trouver enfin la paix dans cette douce solitude
Quand elle nous ouvre les veines ?
Ce voyage au pays des syllabes
En naufragé solitaire
Clandestin voyageur ivre de mots
Et qui trouve la paix qu’une fois les vers bien alignés
Comme de bons petits soldats le jour de parade
Est-ce donc ça d’être malade ?
... ...
Je me lève la nuit
A pas d’heure, à midi
Dans l’urgence de la feuille blanche
J’en oublie le temps, l’essentiel, le vivant
Je me lance comme se lance une danse
… …
RIEN !…
Rien que moi et mes arabesques fantômes
Les mots que mes voix me proposent
et le silence infini
Le silence, de peur de tout perdre
La solitude est un art qui se trace sur papier glacé
En mode furtif, comme on vole une pomme
Un doux anonisme volé aux autres
Et qui nous extasie avec délicatesse
Jusqu’à enfin jaillis une saillie de prose
Il doit y avoir comme un dérapage contrôlé
Une écriture bestialement intuitive et qui nous mène
Et que l'on mène sans vraiment vouloir faire
En amour, il faut que les deux puissent vivre…
Et l'auteur, et l'écrit.
J’ai trouvé la paix dans le vacarme du silence
La solitude ma compagne me tiens par la main
Dans les bris de miroir épars dans ma chambre
Je regarde le passé, au sons des lendemains
… …
Le sens des sens et le passé qui nous sourit
La douleur des souvenirs à peine enfouis
Et la plénitude d’une existence, l’espoir
J’ai trouvé la paix dans le silence des mots
La compagnie des lettres seule au bureau
Des bribes de ma vie éparse dans mon miroir
La transe de l’écrit au début d’une histoire
… …
D’une encre blanche je nourris les pages
De vers engendré, de poétiques images
Berçant à bout de bras, à bout de doigts
Les bouts de strophes calligraphiées
... ...
Prendre le temps d’écrire sans être
Prendre le temps et être en émois
Crier leurs noms comme on chante une prière
Soulé de vers de vins d’Arbois
Que les Dieux de l’Olympe nous soient favorables
Le temps des vendanges est enfin arrivé
… …
Je ne saurais les remercier assez
Les fées de Neptune qui m’ont amené
Moi, pierrot de lune sur une mer de poèmes
D’une galactique plume je me suis posé
Les murs de mes frasques ne sauraient être trop grands
Les cieux trop élevés et les mers trop profondes
Les dieux ont ouvert une brèche dans le temps
Pour que ma poétique âme se confondent
Que les vents de Neptune,
Les anneaux de Saturne
Que Jupiter et ses lunes
T’embarquent avec moi
Quelque part loin dans la galaxie d’Andromède
Il y a le point de ralliement des poètes
Je t’emmène avec moi, sur ma nef millénaire
Que les vents solaires te soient favorables
… …
Lire et relire, me répéter les mots perdus que j’aurais voulu écrire
Et me perdre dans la transcendance de la méditation
L’instant de dormance, où le sommeil ne m’as pas encore envahi
Me pousse à écrire de violentes diatribes en poèmes noctambules
M’arrêter un instant de poursuivre, de vivre
Comme la plume suspendue dans son insoutenable légèreté d’une lettre
Le temps s’arrête aux sons imaginaires, un instant, furtif
J’ai cru entendre le souffle du vent se retenir de respirer
Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main
Le lent mouvement labial ou le son disparait avant de naître
C’est cet instant précis entre l'expiration et le retour de l’inspiration
Là où tu vis dans tes yeux l’étincelle vitale disparaitre
Je fus terrifié Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main
J’ai vécu le silence des agneaux juste avant que le box ne se ferme
Je vis dans mon regard, le regard du cheval écrasé sous le poids du cavalier
Et qui évalue la distance aux moulins et la violence de la charge
Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main
Ecrire et réécrire, faire couler les mots que j’aurais voulu dire
Et me chercher dans un labyrinthe d’arabesques langage
Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main
... ...
Un ange s'envole
Un poète s'en va conter le soir
De ses chorégraphiques danses
Un ange n'est jamais seul
… …
Le soleil guerroie dans les vagues, il rougeoie
L’ange coryphée chante de son antique voix
La baie va s’ouvrir à la nuit
Des silicates graines ponctuent les psaumes
Au rythme du ressac
Ma voix réverbère sur les vagues
Fragile, elle s’envole
Ma voix n’est jamais seule
xxxxxxxxxxxx
J’écris mes nuits dans le noir
Eclairé d’une flamme, d’un clair obscure
Je danse macabre des danses chamarrées
Sur des parois inventées
J’ai vécu les nuits plus noir
Que la mémoire ne puisse supporter
Dans l’espoir qu’enfin ne vienne l’aube
Je rapièce ma vie, je ravaude
Mon encre coule d’un noir
Coulée de mots d’une vie de lave
Je brule ardent d’un feu sacré
Sous une carapace figée
Longtemps, j’ai cru que le noir
Ne pouvait être plus nuancé
Le noir nocturne au ciel étoilé
Un songe d’une nuit d’été
Je suis une espèce d’oracle en trance
Ma muse me tient la main
Je suis un barbare, vagabond, un anar
J’écris comme les autres taguent
Je rythme des sons
Cavaliers qui me sont familier
Dans des danses suaves
Dilètant, j’ai attendu longtemps
Je me suis refréné pour pouvoir écrire
J’ai pétri mes idées dans le pétrin de ma vie
J’ai touché la matière, je me suis Sali
… ..
Le sens de l’écrit, je ne sais pas
Il n’y en a pas, où peut être le sens de l’urgence
Comme un jeu d’enfance, où chacun improvise
Se le dise, sans dire un mot, en silence
Maintenant, je façonne mes vers
parfois troubles, parfois clair
Je les choix, les attire vers moi
Je les pose sur mon clavier je les laisse vibrer
Et partir , pour enfin vivre leur vie de poème
De Bohème
C’est une plage blanc immaculé
Étendue jusqu’à nulle part
Je ne sais pas si j’aurais assez d’encre
Si ma main ne tremblera pas
Chaque graine, chaque sable
Chaque goûte de sel perdu
Glisse entre mes doigts intarissables
Dans une éternité suspendue
Au loin, il y a le souffle qui me hante
Qui m’inspire le silence du murmure
Et que tu attends et qui m’aspire
C’est une mer de bleu azur
Etendue de vagues
Y a-t-il au moins assez de plages
Pour écrire des mots si purs
Chaque goûte d’encre bleue
Ancré dans son éternité
Résonne comme dans une vague creuse
Emporté par le vent
Au loin, il y a le souffle qui me hante
Qui m’inspire le silence du murmure
Et qui m’attends et qui m’aspire
… …
Au bord de la page entre mer et terre
Là où le loup se dispute le ver
Le ver qui se pose sur la plage prosaïque
Et le loup qui chante la Lune
Viens avec moi sur les dunes cachées
Viens avec moi et chante
Mire-toi dans les vagues crachées
Ecoute le vent qui nous hante
Au loin, il y a le souffle de la mer
Qui m’inspire le silence et qui susurre
Des mots de vers des vers bleu azur
J’ai plongé dans les océans d’inspiration
J’ai bu la tasse j’ai failli me noyer
J’ai nagé plus loin que mon exténuation
Sur ma plage, j’ai vécu en naufragé
Viens avec moi sur les dunes cachées
Viens avec moi et chante
Mire-toi dans les vagues crachées
Ecoute le vent qui nous hante
J’écris dans les airs, de ma plume aiguisée
Mes polyphoniques anastrophes
… …
Mais Je ne salue pas les murs
Sur lesquels je pose ma prose
Je laisse mes graffs en invitation au rêve
De mes vers je salue les passants en partant
Je leur laisse mes mots, cadeau
Je salue l’artiste qui y pose sa prose
Et je rêve sur ses écrits muraux
L’horloge n’est qu’une illusion
La clepsydre, la farce que le temps nous réserve
Et qui nous fait croire que le temps nous est compté
… …
Compte le temps en tictac aquatique
Le fond ne s’emplira jamais
… …
J’ai dans ma tête des rouages étranges
Des cliquetis de sons me racontent des histoires
Je m’abreuve de mes mains dans la source réfractoire
Le flot de syllabes étanche ma soif
Et je regarde…
Et je scrute…
Mes yeux se meuvent de voir dans mes yeux
Le reflet de qui je suis.
Et je scrute…
Et je regarde…
Mouvante, l’image se disperse dans le temps
. Je suis la mémoire d’avoir été, le mirage
Le tempo des mots sur les lèvres d’enfant
Et les rides de l’âge fractionnant l’image
J’entends au loin des réverbères murmures
Le son de ma voix dans un chant finissant
Echo…ô…o…o…
… …
L’eau me pare de ses plus belles goutes
Je perds mon regard dans le fond du miroir
… …
J’ai voulu voir dans l’eau trouble de ma source
Le reflet de l’écho de ta voix
J’ai voulu saisir, saisir dans l’eau trouble de ma source
Ton reflet, mais tu n’étais plus là
J’ai voulu souffler de ma bouche dans l’eau trouble de ma source
Je n’ai oui que loin, plus loin, l’écho de ta voix
J’ai cru deviner un instant dans l’eau trouble de ma source
La dernière réverbération de l’écho de ta voix
Je me suis noyé un jour, dans l’eau trouble de la source
En croyant poursuivre l’écho de ta voix
Je n’ai rien trouvé au fond de l’eau trouble de ma source
Je n’y ai rien trouvé, rien trouvé que moi
Combien de fois, j’ai pu suivre ton image
Insaisissable comme le reflet sur un lac
Même te toucher m’a été insupportable
J’ai crié ton nom dans une dernière syllabe
Lab. lab.. lab… lab….. … …
... ...
Narcisse, tu fleuriras chaque printemps au bord du précipice
A chaque éclat je chercherai ta voix dans chaque interstice
Pour te toucher un seul instant j’irai jusqu’à l’ultime sacrifice
Mais je resterai pour tout le temps que l’écho dans le vent
Insaisissable comme peut être un chant lointain, avant de disparaître
Oh, Echo de ma voix
J’ai trouvé ton eau si belle que je m’y suis baigné
J’ai lu le vers de ton ondée et bu le bleu de ton ciel
J’ai bu la tasse quand j’ai plongé
Aux profondeurs de tes ritournelles
Oh Belle Rebelle, que ton Dieu m’en soit témoin
J’ai nagé si loin que les étoiles se rappellent
J’étais chrysalide et le temps m’était compté
Sur la feuille de mon cocon, j’ai écrit mon premier poème
Liberté, tu me chéris
A moi d’être à la hauteur
Sur tes cimes les vents sont chauds
Et d’étoiles constellées
On y touche la Lune du bout des doigts
On y trouve la paix quand on s’assoit
… …
Il y a des défaites plus haut que les montagnes
Et des adrets plus libérateurs
Il y a des voies qui ne jamais nous accablent
Des sentiments plus purs que notre cœur
Il y a la foi qui déplace les montagnes
D’un seul mot, elle creuse des rivières
Il y a des mots plus belles qu’une dame
Et qui se suivent en poétiques vers
Il y a des livres que l’on n’ose jamais ouvrir
De peur d’y perdre les phrases
Il y a des corps de poèmes qui n’attendent que toi
Comme l’écho d’une voix
Comment découvrir une belle âme couverte
Un drap de pudeur lui cache le corps
C’est comme voir la déesse inerte
Comme lire que le titre sans voir son corps
Montrer ce que l’on cache
Cacher ce que l’on montre
Dessiner les contours d’une vie
Et se mirer dans les phares des passant
Comme mettre en musique
Les poèmes que l’on aime
Ecouter à l’envi la rengaine
Oublier un instant qui on est
Et être, intensivement, être
... ...
Sculpter son visage jusqu’à la perfection
Être éphémèrement une Star
Dessiner les contours au far
Et rallonger les cils jusqu’à toucher
Vivre le vertige du vide abyssal
Des nuits cosmiques et revivre
Et renaître aux lendemains
D’une chrysalide aux couleurs défraichie
... ...
Je suis le miroir
Réverbération qui vous permet de voir
Les ondées de mots dans leur déversoir, croire
Je suis le narcisse
Fleur éponyme, la catharsis
L’image qui revient sur moi, je suis le roi
J’ai vu dans l’ Hippocrène
La virginité du diadème
Mes habits de soie me parle de moi
L’écho de ma voix
Je suis la vie
Mes vers inventés dessinent la nuit
Mon masque sans remords, bientôt je serai mort
Je suis la mort
Personne ne peut savoir mon image retorse
Je suis le silence du temps sussuré sans le vent
Je suis un dieu
Je ne mourais jamais, je suis déjà trop vieux
J’ai vu trop de choses que je vous remets en prose
Dans mon reflet
J’ai l’image de l’humanité
J’écris pour que jamais ils ne puissent oublier
Je suis le narcisse
Princes d’esprit et princes de sang
Ecoutez ma complainte
... ...
Je suis né plus tôt que la nature aurait voulu
J’ai failli tuer ma mère, au moment que je suis venu
Elle m’a aimée
J’ai vu la mort de plus près que je n’aurai voulue
J’ai vécu les tourments fascinants d’une fin programmée
Je n’ai pas résisté
Dans les bras de ma muse, je me suis abandonné
A la pointe de mon stylet, le l’ai magnifié
J’ai beaucoup reçu
Je laisserai derrière moi que les larmes versées
Les tourments d’une vie, des joies, des idées
Je serai oublié
Oublié dans le temps, le passé, l’avenir
Je ne serai pas plus qu’un lointain souvenir
Je m’en accommoderai
J’ai vécu des instants proches de l’éternité
Des moments d’écriture complètement éthérés
J’étais Dieu
C’est une porte dérobée quelque part dans ma tête
Un voyage solitaire dans un psaume, une conquête
Alors j’écris
J’ai déjà vécu mille morts, j’ai survécu à tout
Peut-être ai-j ’eu tort, après tout je m’en fous
Je suis né, et puis je vis
Et puis j’écris
Il y aura toujours des murs
Pour faire résonner ta voix
J’écouterai attentivement
Et reconnaîtra son l’éclat
Des mots qui comme une glace brisée
Me rentrent sous la peau
Me bondissent dans mes veines
Comme un lointain écho
Je scruterai les falaises
A la recherche des résonnances
Au moindre bruit qui court
La musique de ta consonance
Je poursuivrai ton écho
Même si je sais que, non, jamais
Je ne pourrai te rattraper
Ni même t’oublier
Comme le recueillir en ton sein
Je me suis abreuvé à ton eau
J’ai posé mes poèmes sur vélin
Sur la surface aux écrits onirique
J’ai lu le reflet de ton nom
Echo
Je t’ai suivi, j’ai hurlé
J’ai cru que tu ne m’entendais pas
Je t’ai écrit partout encore et encor
Sans en reconnaitre la signification
J’ai prononcé ton nom
Echo
A chaque plongée
Dans l’encre de ma plume, j’ai prié
Je t’ai vu partir dans les vagues
Je t’ai suivi aussi loin que porte ma vue
Je n’ai vu que moi, que mon Echo
De toutes mes forces, j’ai voulu écrire
Pour que tu puisses me lire encor
Pour que jamais ne puisse tarir
Pour toi, l’écriture et son désir
J’ai fini par écrire ton nom,
Echo
Oh, bel homme à la peau de satin
Je t’ai suivie jusqu’à la mort
Je t’ai envoyé mes suppliques
En d’innombrables répliques
Je t’ai aimée, mais mon tord
Fut d’avoir été amoureuse en vain
J’ai répondu à chaque fois, chaque appel
En réverbérations fractales
Je t’ai parlé depuis tes ressours
En dialogue de sourds
Ma supplique fut fatale
Tu m’as repoussé malgré mon gospel
J’ai désiré plus que nul autre ne peut faire
Tenir ton corps contre moi
J’ai voulu goûter ta bouche
J’ai eu peur que tu me touches
Devant moi tu es resté froid
Tu m’as renvoyé dans ma prison solitaire
Ecoute ma voix je te parle de toi
J’ai dans l’âme un vide immense
Il ne reste, il ne reste de moi , je crois
Que la réverbération de ce que je chante
J’ai traversé le monde
Jusqu’au moindre méandre
J’ai écouté le son de ma voix disparaître
J’ai chanté les chants en canon éphémère
J’ai cherché ton nom pour pouvoir le crier
Et je me suis essoufflée
Les falaises manquaient de clarté
Et le son de ma voix n’était plus que l’écho
Lointain d’une vie brisée contre les conforts de ta vie
Sourde et prise en otage, par ton image
Narcisse, écoute-moi, ne regarde pas mon image
Je suis la résonance, la réverbération
De ta voix en pèlerinage
Je suis mort du son de ma voix éthéré
Tu es mort de ton image
Vivre, être, exister et me suivre
Contre ubac et adret te lancer et après
Revenir envalé comme l’encre sur papier
Refaire vivre mes poèmes, être ivre
Ivre, boire la tasse de mon reflet
Et lire mon livre jusqu’à plus soif
Avaler l’ouvrage du métier
Jusqu’aux dernier ver, et repu
Faire résonner en éclats
Dans un ultime absolu
L’écho de ma voix
Ma voix intriquée dans la tienne
Ta voix intriquée dans la mienne
Je viens avec toi pour que tu viennes avec moi
De toi, je suis l’ombre, je te suis, tu me sois
J’ai avec toi un lien indescriptible
Un lien invisible qui me tient dans tes bras
Loin de ton corps, je te sens irrésistiblement proche
À ton âme, je m’accroche, je suis là où tu vas
Et quand vient le soir, tu me parles de moi
Moi de toi, je te suis , tu me sois, l’un dans l’autre
Toute une nuit, on se meurt et on se vit, on reste coi
On se dévoile à l’abri du regard des autres
Moins intriqué avec toi, lorsqu’enfin le matin
Nous délie de nos liens tu restes seul avec moi
Je me rappelle qui je suis et je m’en vais, tant pis
En attendant une autre nuit où tous deux on serra
Intriqué au regard de ta voix
Le sens de l’écrit est le sens que tu donnes
Chacun met sa part dans l’œuvre
Moi-même, quand j’écris, je ne sais pas où je vais
Je sais sur l’instant ce que je dis et pourquoi
Je me fais porter par le rythme des phrases
Et découvre à la fin qu’il y a un sens, une cohérence
Vivre, être, exister et me suivre
Contre ubac et adret te lancer et après
Revenir envalé comme l’encre sur papier
Refaire vivre mes poèmes, être ivre Ivre
Boire la tasse de mon reflet
Et lire mon livre
Jusqu’à plus soif, avaler
L’ouvrage du métier
Jusqu’aux dernier ver, et repu
Faire résonner en éclats
Dans un ultime absolu
L’écho de ma voix
Ma voix intriquée dans la tienne
Ta voix intriquée avec moi
Je viens avec toi pour que tu viennes
De toi, je suis l’ombre, je te suis, tu me sois
J’ai avec toi un lien indescriptible
Un lien invisible qui me tient dans tes bras
Loin de ton corps, je te sens irrésistiblement proche
À ton âme, je m’accroche, je suis là où tu vas
Et quand vient le soir, tu me parles de moi
Moi de toi, je te suis , tu me sois, l’un dans l’autre
Toute une nuit, on se meurt et on se vit, on reste coi
On se dévoile à l’abri du regard des autres
Moins intriqué avec toi, lorsqu’enfin le matin
Nous délie de nos liens tu restes seul avec moi
Je me rappelle qui je suis et je m’en vais, tant pis
En attendant une autre nuit où tous deux l'on serra
Intriqué au regard de ta voix
Le sens de l’écrit est le sens que tu donnes
Chacun met sa part dans l’œuvre
Moi-même, quand j’écris, je ne sais pas où je vais
Je sais sur l’instant ce que je dis et pourquoi
Je me fais porter par le rythme des phrases
Et découvre à la fin qu’il y a un sens, une cohérence
Il y a des fables dans la nuit
Des nuits affables qui nous disent
Des nuits d’amour dans la nature
Des aventures
Il y a des lunes qui éclairent
Des clairs de lune, des mystères
La nuit, j’éclaire ma fortune
Avec la lune
Il y a un loup et une fille
Une fille de loup, un verticille
Deux vertes feuilles sur une branche
Et la nuit blanche
Il y a des contes sous la lune
Des douces rencontres de fortune
Entre le loup et puis le chien
Elle se souvient
Il y a des temps longtemps passés
De passetemps dans la forêt
Une main tendue à la nature
Les âmes pures
Un jour j'ai trouvé des bottes trop grandes
À l'orée de la lune, à sept lieux d’ici
Des bottes qui quand tu avances , dansent
Pas de deux...pas de trois...
Pas de danse, seulement pour toi
Depuis, à chaque pas que je danse
À chaque fois que je me lance
J’essaie de ne plus atterrir
De rester en suspension
Une plume emportée par le vent
Un danseur dans son saut interminable
Comme le chant de pégase, je chante
Je mime ma vie sur du papier choisi
Je m’accroche aux couleurs de la nuit, je vis
Jean de la lune, la danse
Je déploie mes plumes et me lance
Au son des sabots, je murmure mes mots
D’un trait de mes plumes, j’avance
Viens dans mes bras et danse avec moi
Je connais des chants qui balancent
Un jour, j'ai trouvé des bottes trop grandes
À l'orée de la lune, à sept lieux d’ici.
Je danse