L'ECHO DES MARCISSES

Avec quelques brindilles détrempées

J’ai fait un feu, j’ai essayé

J’ai soufflé sur les braises,

Aucune flamme n’est venue

Alors, je me suis couvert

Emmitouflé et j’ai lu

1

A suivre mon cœur

Je t’ai trouvé

Assise sur un mur

Tu chantais

Des poèmes syllabiques

Moi je grattais

Besogneux tagueur

Des mots de poèmes

Cadeau comme toujours

En surface numérique

Des petites traces

Pour dire je suis là

Là où tout commence

Là où tout finit

J’étais l’accordeur

En mon monde

Echocentrique

Fasciné par mon image

Mon reflet sur le plan d’eau

J’y ai vu toute l’humanité

Je n’étais pas masqué

Je fus emporté par les flots

C’est là que j’oui ta voix

Obsédante triturant

Comme une réminiscence je crois

De ce que fus jadis ta voie

Alors pour t’apprivoiser

Je me suis mis à essaimer

De petits cailloux en pavés

Tout de long des chaussées

Dans un simple geste d’offrande

Pour pouvoir encor t’entendre

J’ai souvent fait des phrases

Des vers qui étaient vrais

J’ai commencé des strophes

Je les ai toutes arrêtées

 

J’ai essayé de les tuer dans l’œuf

Il fallait bien que je vive

L’inspiration en catastrophe

Écrire me rendait ivre

 

J’ai vécu en poète

Une vie intensément

Les mots même celle limitrophe

M’ont envahi, et puis pardon

 

J’avoue j’ai eu peur

De ne pas être à la hauteur

Je me suis senti comme un impostrophe

D’être le fils d’un auteur

 

Maintenant que je suis riche en âge

Que j’ai laissé mes batailles

Comme jadis, oui, je m’autotrophe

Et vous livrent mes semailles

2

Trop longtemps j’ai été un arbre fruitier, sans fruit

Trop souvent un bruissement de feuille, sans bruit

Sans le moindre vol dans la nuit, comme un deuil

J’ai ouï dans mon cœur des mots se bousculer

J’ai hésité, ma main tremblante a dû trouver un fruit

 

Trop jeune, trop frêle pour le goûter

J’ai dû apprendre la langue de la déesse

Ses douces caresses et le chant du vent

J’ai eu peur qu'il ne me blesse

 

Narcisse, je me suis miré dans l’eau

Pour qu’enfin le silence cesse

J’ai crevé la surface d’un trémolo

De ridules de caresses

Et j’ai vu des mers de fleurs

 

Des vergers de poèmes, je m’y suis baigne à plus soif

Il n’y a pas de mot pour dire le silence du poète

Quand il n’écrit pas, il n’y a pas d’œillets de poète

Il n’y a pas de nectar non plus, et qui étanche sa soif

 

Assis à mon établi j’aligne des lettres éparses

Besogneux petit écrivaillion

Je poursuis mes conceptes rimes

Et pétris les mots de mes doigts délicats

 

Est-ce donc ça la maladie de l'écriture,

Que de trouver enfin la paix dans cette douce solitude

Quand elle nous ouvre les veines ?

 

Ce voyage au pays des syllabes

En naufragé solitaire

Clandestin voyageur ivre de mots

 

Et qui trouve la paix qu’une fois les vers bien alignés

Comme de bons petits soldats le jour de parade

Est-ce donc ça d’être malade ?

 

... ...

 

Je me lève la nuit

A pas d’heure, à midi

Dans l’urgence de la feuille blanche

J’en oublie le temps, l’essentiel, le vivant

Je me lance comme se lance une danse

 

… …

 

RIEN !…

Rien que moi et mes arabesques fantômes

Les mots que mes voix me proposent

et le silence infini

Le silence, de peur de tout perdre

 

La solitude est un art qui se trace sur papier glacé

En mode furtif, comme on vole une pomme

Un doux anonisme volé aux autres

Et qui nous extasie avec délicatesse

Jusqu’à enfin jaillis une saillie de prose

 

Il doit y avoir comme un dérapage contrôlé

Une écriture bestialement intuitive et qui nous mène

Et que l'on mène sans vraiment vouloir faire

En amour, il faut que les deux puissent vivre…

 

Et l'auteur, et l'écrit.

 

J’ai trouvé la paix dans le vacarme du silence

La solitude ma compagne me tiens par la main

Dans les bris de miroir épars dans ma chambre

Je regarde le passé, au sons des lendemains

 

… …

 

Le sens des sens et le passé qui nous sourit

La douleur des souvenirs à peine enfouis

Et la plénitude d’une existence, l’espoir

 

J’ai trouvé la paix dans le silence des mots

La compagnie des lettres seule au bureau

Des bribes de ma vie éparse dans mon miroir

La transe de l’écrit au début d’une histoire

 

… …

 

D’une encre blanche je nourris les pages

De vers engendré, de poétiques images

Berçant à bout de bras, à bout de doigts

Les bouts de strophes calligraphiées

 

... ...

Prendre le temps d’écrire sans être

Prendre le temps et être en émois

Crier leurs noms comme on chante une prière

Soulé de vers de vins d’Arbois

 

Que les Dieux de l’Olympe nous soient favorables

Le temps des vendanges est enfin arrivé

 

… …

 

Je ne saurais les remercier assez

Les fées de Neptune qui m’ont amené

Moi, pierrot de lune sur une mer de poèmes

D’une galactique plume je me suis posé

 

Les murs de mes frasques ne sauraient être trop grands

Les cieux trop élevés et les mers trop profondes

Les dieux ont ouvert une brèche dans le temps

Pour que ma poétique âme se confondent

 

Que les vents de Neptune,

Les anneaux de Saturne

Que Jupiter et ses lunes

T’embarquent avec moi

 

Quelque part loin dans la galaxie d’Andromède

Il y a le point de ralliement des poètes

Je t’emmène avec moi, sur ma nef millénaire

Que les vents solaires te soient favorables

 

… …

 

Lire et relire, me répéter les mots perdus que j’aurais voulu écrire

Et me perdre dans la transcendance de la méditation

L’instant de dormance, où le sommeil ne m’as pas encore envahi

Me pousse à écrire de violentes diatribes en poèmes noctambules

 

M’arrêter un instant de poursuivre, de vivre

 

Comme la plume suspendue dans son insoutenable légèreté d’une lettre

Le temps s’arrête aux sons imaginaires, un instant, furtif

J’ai cru entendre le souffle du vent se retenir de respirer

Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main

 

Le lent mouvement labial ou le son disparait avant de naître

C’est cet instant précis entre l'expiration et le retour de l’inspiration

Là où tu vis dans tes yeux l’étincelle vitale disparaitre

Je fus terrifié Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main

 

J’ai vécu le silence des agneaux juste avant que le box ne se ferme

Je vis dans mon regard, le regard du cheval écrasé sous le poids du cavalier

Et qui évalue la distance aux moulins et la violence de la charge

Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main

 

Ecrire et réécrire, faire couler les mots que j’aurais voulu dire

Et me chercher dans un labyrinthe d’arabesques langage

Il n’y a pas d’héroïsme dans les arabesques d’une main

 

... ...

Un ange s'envole

Un poète s'en va conter le soir

De ses chorégraphiques danses

Un ange n'est jamais seul

 

… …

 

Le soleil guerroie dans les vagues, il rougeoie

L’ange coryphée chante de son antique voix

La baie va s’ouvrir à la nuit

Des silicates graines ponctuent les psaumes

 

Au rythme du ressac

Ma voix réverbère sur les vagues

Fragile, elle s’envole

 

Ma voix n’est jamais seule

 

 

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3

J’écris mes nuits dans le noir

Eclairé d’une flamme, d’un clair obscure

Je danse macabre des danses chamarrées

Sur des parois inventées

 

J’ai vécu les nuits plus noir

Que la mémoire ne puisse supporter

Dans l’espoir qu’enfin ne vienne l’aube

Je rapièce ma vie, je ravaude

 

Mon encre coule d’un noir

Coulée de mots d’une vie de lave

Je brule ardent d’un feu sacré

Sous une carapace figée

 

Longtemps, j’ai cru que le noir

Ne pouvait être plus nuancé

Le noir nocturne au ciel étoilé

Un songe d’une nuit d’été

 

Je suis une espèce d’oracle en trance

Ma muse me tient la main

 

Je suis un barbare, vagabond, un anar

J’écris comme les autres taguent

 

Je rythme des sons

Cavaliers qui me sont familier

Dans des danses suaves

 

Dilètant, j’ai attendu longtemps

Je me suis refréné pour pouvoir écrire

J’ai pétri mes idées dans le pétrin de ma vie

J’ai touché la matière, je me suis Sali

 

… ..

 

Le sens de l’écrit, je ne sais pas

Il n’y en a pas, où peut être le sens de l’urgence

Comme un jeu d’enfance, où chacun improvise

Se le dise, sans dire un mot, en silence

 

Maintenant, je façonne mes vers

parfois troubles, parfois clair

Je les choix, les attire vers moi

 

Je les pose sur mon clavier je les laisse vibrer

Et partir , pour enfin vivre leur vie de poème

De Bohème

4

C’est une plage blanc immaculé

Étendue jusqu’à nulle part

Je ne sais pas si j’aurais assez d’encre

Si ma main ne tremblera pas

 

Chaque graine, chaque sable

Chaque goûte de sel perdu

Glisse entre mes doigts intarissables

Dans une éternité suspendue

 

Au loin, il y a le souffle qui me hante

Qui m’inspire le silence du murmure

Et que tu attends et qui m’aspire

 

C’est une mer de bleu azur

Etendue de vagues

Y a-t-il au moins assez de plages

Pour écrire des mots si purs

 

Chaque goûte d’encre bleue

Ancré dans son éternité

Résonne comme dans une vague creuse

Emporté par le vent

 

Au loin, il y a le souffle qui me hante

Qui m’inspire le silence du murmure

Et qui m’attends et qui m’aspire

 

… …

Au bord de la page entre mer et terre

Là où le loup se dispute le ver

Le ver qui se pose sur la plage prosaïque

Et le loup qui chante la Lune

 

Viens avec moi sur les dunes cachées

Viens avec moi et chante

Mire-toi dans les vagues crachées

Ecoute le vent qui nous hante

 

Au loin, il y a le souffle de la mer

Qui m’inspire le silence et qui susurre

Des mots de vers des vers bleu azur

 

J’ai plongé dans les océans d’inspiration

J’ai bu la tasse j’ai failli me noyer

J’ai nagé plus loin que mon exténuation

Sur ma plage, j’ai vécu en naufragé

 

Viens avec moi sur les dunes cachées

Viens avec moi et chante

Mire-toi dans les vagues crachées

Ecoute le vent qui nous hante

 

J’écris dans les airs, de ma plume aiguisée

Mes polyphoniques anastrophes

 

… …

 

Mais Je ne salue pas les murs

Sur lesquels je pose ma prose

Je laisse mes graffs en invitation au rêve

De mes vers je salue les passants en partant

 

Je leur laisse mes mots, cadeau

Je salue l’artiste qui y pose sa prose

Et je rêve sur ses écrits muraux

 

L’horloge n’est qu’une illusion

La clepsydre, la farce que le temps nous réserve

Et qui nous fait croire que le temps nous est compté

 

… …

 

Compte le temps en tictac aquatique

Le fond ne s’emplira jamais

 

… …

J’ai dans ma tête des rouages étranges

Des cliquetis de sons me racontent des histoires

Je m’abreuve de mes mains dans la source réfractoire

Le flot de syllabes étanche ma soif

5

Et je regarde…

Et je scrute…

 

Mes yeux se meuvent de voir dans mes yeux

Le reflet de qui je suis.

 

Et je scrute…

Et je regarde…

Mouvante, l’image se disperse dans le temps

. Je suis la mémoire d’avoir été, le mirage

Le tempo des mots sur les lèvres d’enfant

Et les rides de l’âge fractionnant l’image

 

J’entends au loin des réverbères murmures

Le son de ma voix dans un chant finissant

Echo…ô…o…o…

 

… …

 

L’eau me pare de ses plus belles goutes

Je perds mon regard dans le fond du miroir

 

… …

 

J’ai voulu voir dans l’eau trouble de ma source

Le reflet de l’écho de ta voix

J’ai voulu saisir, saisir dans l’eau trouble de ma source

Ton reflet, mais tu n’étais plus là

 

J’ai voulu souffler de ma bouche dans l’eau trouble de ma source

Je n’ai oui que loin, plus loin, l’écho de ta voix

 

J’ai cru deviner un instant dans l’eau trouble de ma source

La dernière réverbération de l’écho de ta voix

 

Je me suis noyé un jour, dans l’eau trouble de la source

En croyant poursuivre l’écho de ta voix

 

Je n’ai rien trouvé au fond de l’eau trouble de ma source

Je n’y ai rien trouvé, rien trouvé que moi

 

Combien de fois, j’ai pu suivre ton image

Insaisissable comme le reflet sur un lac

Même te toucher m’a été insupportable

J’ai crié ton nom dans une dernière syllabe

 

Lab. lab.. lab… lab….. … …

 

... ...

 

Narcisse, tu fleuriras chaque printemps au bord du précipice

A chaque éclat je chercherai ta voix dans chaque interstice

Pour te toucher un seul instant j’irai jusqu’à l’ultime sacrifice

Mais je resterai pour tout le temps que l’écho dans le vent

Insaisissable comme peut être un chant lointain, avant de disparaître

Oh, Echo de ma voix

 

J’ai trouvé ton eau si belle que je m’y suis baigné

J’ai lu le vers de ton ondée et bu le bleu de ton ciel

J’ai bu la tasse quand j’ai plongé

Aux profondeurs de tes ritournelles

 

Oh Belle Rebelle, que ton Dieu m’en soit témoin

J’ai nagé si loin que les étoiles se rappellent

J’étais chrysalide et le temps m’était compté

Sur la feuille de mon cocon, j’ai écrit mon premier poème

 

Liberté, tu me chéris

A moi d’être à la hauteur

Sur tes cimes les vents sont chauds

Et d’étoiles constellées

 

On y touche la Lune du bout des doigts

On y trouve la paix quand on s’assoit

 

… …

 

Il y a des défaites plus haut que les montagnes

Et des adrets plus libérateurs

Il y a des voies qui ne jamais nous accablent

Des sentiments plus purs que notre cœur

 

Il y a la foi qui déplace les montagnes

D’un seul mot, elle creuse des rivières

Il y a des mots plus belles qu’une dame

Et qui se suivent en poétiques vers

 

Il y a des livres que l’on n’ose jamais ouvrir

De peur d’y perdre les phrases

Il y a des corps de poèmes qui n’attendent que toi

Comme l’écho d’une voix

 

Comment découvrir une belle âme couverte

Un drap de pudeur lui cache le corps

C’est comme voir la déesse inerte

Comme lire que le titre sans voir son corps

 

Montrer ce que l’on cache

Cacher ce que l’on montre

Dessiner les contours d’une vie

Et se mirer dans les phares des passant

 

Comme mettre en musique

Les poèmes que l’on aime

Ecouter à l’envi la rengaine

 

Oublier un instant qui on est

Et être, intensivement, être

 

... ...

 

Sculpter son visage jusqu’à la perfection

Être éphémèrement une Star

Dessiner les contours au far

Et rallonger les cils jusqu’à toucher

Vivre le vertige du vide abyssal

Des nuits cosmiques et revivre

Et renaître aux lendemains

D’une chrysalide aux couleurs défraichie

 

... ...

Je suis le miroir

Réverbération qui vous permet de voir

Les ondées de mots dans leur déversoir, croire

 

Je suis le narcisse 

Fleur éponyme, la catharsis

L’image qui revient sur moi, je suis le roi

 

J’ai vu dans l’ Hippocrène

La virginité du diadème

Mes habits de soie me parle de moi

 

 

L’écho de ma voix

 

Je suis la vie

Mes vers inventés dessinent la nuit

Mon masque sans remords, bientôt je serai mort

 

Je suis la mort

Personne ne peut savoir mon image retorse

Je suis le silence du temps sussuré sans le vent

 

Je suis un dieu

Je ne mourais jamais, je suis déjà trop vieux

J’ai vu trop de choses que je vous remets en prose

 

Dans mon reflet

J’ai l’image de l’humanité

J’écris pour que jamais ils ne puissent oublier

 

Je suis le narcisse

Princes d’esprit et princes de sang

Ecoutez ma complainte

 

... ...

 

Je suis né plus tôt que la nature aurait voulu

J’ai failli tuer ma mère, au moment que je suis venu

Elle m’a aimée

 

J’ai vu la mort de plus près que je n’aurai voulue

J’ai vécu les tourments fascinants d’une fin programmée

Je n’ai pas résisté

 

Dans les bras de ma muse, je me suis abandonné

A la pointe de mon stylet, le l’ai magnifié

J’ai beaucoup reçu

 

Je laisserai derrière moi que les larmes versées

Les tourments d’une vie, des joies, des idées

Je serai oublié

 

Oublié dans le temps, le passé, l’avenir

Je ne serai pas plus qu’un lointain souvenir

Je m’en accommoderai

 

J’ai vécu des instants proches de l’éternité

Des moments d’écriture complètement éthérés

J’étais Dieu

 

C’est une porte dérobée quelque part dans ma tête

Un voyage solitaire dans un psaume, une conquête

Alors j’écris

 

J’ai déjà vécu mille morts, j’ai survécu à tout

Peut-être ai-j ’eu tort, après tout je m’en fous

Je suis né, et puis je vis

 

Et puis j’écris

6

Il y aura toujours des murs

Pour faire résonner ta voix

J’écouterai attentivement

Et reconnaîtra son l’éclat

 

Des mots qui comme une glace brisée

Me rentrent sous la peau

Me bondissent dans mes veines

Comme un lointain écho

 

Je scruterai les falaises

A la recherche des résonnances

Au moindre bruit qui court

La musique de ta consonance

 

Je poursuivrai ton écho

Même si je sais que, non, jamais

Je ne pourrai te rattraper

Ni même t’oublier

7

Comme le recueillir en ton sein

Je me suis abreuvé à ton eau

J’ai posé mes poèmes sur vélin

Sur la surface aux écrits onirique

J’ai lu le reflet de ton nom

 

Echo

 

Je t’ai suivi, j’ai hurlé

J’ai cru que tu ne m’entendais pas

Je t’ai écrit partout encore et encor

Sans en reconnaitre la signification

J’ai prononcé ton nom

 

Echo

 

A chaque plongée

Dans l’encre de ma plume, j’ai prié

Je t’ai vu partir dans les vagues

Je t’ai suivi aussi loin que porte ma vue

Je n’ai vu que moi, que mon Echo

 

De toutes mes forces, j’ai voulu écrire

Pour que tu puisses me lire encor

Pour que jamais ne puisse tarir

Pour toi, l’écriture et son désir

J’ai fini par écrire ton nom,

Echo

8

Oh, bel homme à la peau de satin

Je t’ai suivie jusqu’à la mort

Je t’ai envoyé mes suppliques

En d’innombrables répliques

 

Je t’ai aimée, mais mon tord

Fut d’avoir été amoureuse en vain

J’ai répondu à chaque fois, chaque appel

En réverbérations fractales

 

Je t’ai parlé depuis tes ressours

En dialogue de sourds

Ma supplique fut fatale

Tu m’as repoussé malgré mon gospel

 

J’ai désiré plus que nul autre ne peut faire

Tenir ton corps contre moi

J’ai voulu goûter ta bouche

J’ai eu peur que tu me touches

 

Devant moi tu es resté froid

Tu m’as renvoyé dans ma prison solitaire

 

Ecoute ma voix je te parle de toi

J’ai dans l’âme un vide immense

Il ne reste, il ne reste de moi , je crois

Que la réverbération de ce que je chante

 

J’ai traversé le monde

Jusqu’au moindre méandre

J’ai écouté le son de ma voix disparaître

 

J’ai chanté les chants en canon éphémère

J’ai cherché ton nom pour pouvoir le crier

Et je me suis essoufflée

 

Les falaises manquaient de clarté

Et le son de ma voix n’était plus que l’écho

Lointain d’une vie brisée contre les conforts de ta vie

Sourde et prise en otage, par ton image

 

Narcisse, écoute-moi, ne regarde pas mon image

Je suis la résonance, la réverbération

De ta voix en pèlerinage

 

Je suis mort du son de ma voix éthéré

Tu es mort de ton image

 

 

9

Vivre, être, exister et me suivre

Contre ubac et adret te lancer et après

Revenir envalé comme l’encre sur papier

Refaire vivre mes poèmes, être ivre

 

Ivre, boire la tasse de mon reflet

Et lire mon livre jusqu’à plus soif

Avaler l’ouvrage du métier

Jusqu’aux dernier ver, et repu

 

Faire résonner en éclats

Dans un ultime absolu

L’écho de ma voix

10

Ma voix intriquée dans la tienne

Ta voix intriquée dans la mienne

Je viens avec toi pour que tu viennes avec moi

De toi, je suis l’ombre, je te suis, tu me sois

 

J’ai avec toi un lien indescriptible

Un lien invisible qui me tient dans tes bras

Loin de ton corps, je te sens irrésistiblement proche

À ton âme, je m’accroche, je suis là où tu vas

 

Et quand vient le soir, tu me parles de moi

Moi de toi, je te suis , tu me sois, l’un dans l’autre

Toute une nuit, on se meurt et on se vit, on reste coi

On se dévoile à l’abri du regard des autres

 

Moins intriqué avec toi, lorsqu’enfin le matin

Nous délie de nos liens tu restes seul avec moi

Je me rappelle qui je suis et je m’en vais, tant pis

En attendant une autre nuit où tous deux on serra

Intriqué au regard de ta voix

 

Le sens de l’écrit est le sens que tu donnes

Chacun met sa part dans l’œuvre

Moi-même, quand j’écris, je ne sais pas où je vais

Je sais sur l’instant ce que je dis et pourquoi

Je me fais porter par le rythme des phrases

Et découvre à la fin qu’il y a un sens, une cohérence

 

11

Vivre, être, exister et me suivre

Contre ubac et adret te lancer et après

Revenir envalé comme l’encre sur papier

Refaire vivre mes poèmes, être ivre Ivre

 

Boire la tasse de mon reflet

Et lire mon livre

Jusqu’à plus soif, avaler

L’ouvrage du métier

Jusqu’aux dernier ver, et repu

Faire résonner en éclats

Dans un ultime absolu

L’écho de ma voix

12

Ma voix intriquée dans la tienne

Ta voix intriquée avec moi

Je viens avec toi pour que tu viennes

De toi, je suis l’ombre, je te suis, tu me sois

 

J’ai avec toi un lien indescriptible

Un lien invisible qui me tient dans tes bras

Loin de ton corps, je te sens irrésistiblement proche

À ton âme, je m’accroche, je suis là où tu vas

Et quand vient le soir, tu me parles de moi

Moi de toi, je te suis , tu me sois, l’un dans l’autre

 

Toute une nuit, on se meurt et on se vit, on reste coi

On se dévoile à l’abri du regard des autres

 

Moins intriqué avec toi, lorsqu’enfin le matin

Nous délie de nos liens tu restes seul avec moi

Je me rappelle qui je suis et je m’en vais, tant pis

En attendant une autre nuit où tous deux l'on serra

Intriqué au regard de ta voix

 

Le sens de l’écrit est le sens que tu donnes

Chacun met sa part dans l’œuvre

Moi-même, quand j’écris, je ne sais pas où je vais

Je sais sur l’instant ce que je dis et pourquoi

Je me fais porter par le rythme des phrases

Et découvre à la fin qu’il y a un sens, une cohérence

 

13

Il y a des fables dans la nuit

Des nuits affables qui nous disent

Des nuits d’amour dans la nature

Des aventures

 

Il y a des lunes qui éclairent

Des clairs de lune, des mystères

La nuit, j’éclaire ma fortune

Avec la lune

 

Il y a un loup et une fille

Une fille de loup, un verticille

Deux vertes feuilles sur une branche

Et la nuit blanche

 

Il y a des contes sous la lune

Des douces rencontres de fortune

Entre le loup et puis le chien

Elle se souvient

 

Il y a des temps longtemps passés

De passetemps dans la forêt

Une main tendue à la nature

Les âmes pures

13

Un jour j'ai trouvé des bottes trop grandes

À l'orée de la lune, à sept lieux d’ici

Des bottes qui quand tu avances , dansent

Pas de deux...pas de trois...

Pas de danse, seulement pour toi

 

Depuis, à chaque pas que je danse

À chaque fois que je me lance

J’essaie de ne plus atterrir

De rester en suspension

Une plume emportée par le vent

Un danseur dans son saut interminable

 

Comme le chant de pégase, je chante

Je mime ma vie sur du papier choisi

Je m’accroche aux couleurs de la nuit, je vis

 

Jean de la lune, la danse

Je déploie mes plumes et me lance

Au son des sabots, je murmure mes mots

D’un trait de mes plumes, j’avance

Viens dans mes bras et danse avec moi

Je connais des chants qui balancent

 

Un jour, j'ai trouvé des bottes trop grandes

À l'orée de la lune, à sept lieux d’ici.

Je danse