À KHADIDJA ELHAMRANI
MA MIE EN POÉSIE
ET PIERRE NICE
MON POÉTIQUE FRÈRE
POUR L’INSPIRATION ET LA FORCE QU’IL/ELLE ME DONNENT
MERCI POUR VOS ENCOURAGEMENTS
Savoir que le jour ne se lève qu’au matin
La lumière qui vient m’étonnera toujours
Les écrits d’un soir quand ils ne s’oublient pas
Poursuivent leurs voies se transforment en histoires
Décrire au pinceau des poèmes en images
Et faire des ravages dans les cœurs des badauds
Peindre et dépeindre c’est toujours conter
Sur toile ou papier des idées à aveindre
S’inventer des mondes cent fois millénaires
Ne jamais se taire ne serait-ce qu’une seconde
Au soir de la nuit quand le matin se lève
Et dans une trêve enfin je reprends ma vie
Au soleil qui luit à travers les persiennes
Je dédie ces poèmes mes nocturnes écrits
Qui se rappelle la première frémisse
L’instant ou pour la première fois
La devine muse enfin s’immisce
Et sans crier gare fait entendre sa voix
Une voix qui depuis longtemps on espère
Nous guide la main, nous met en émoi
Seconde hors du temps, ce temps qu’on ne gère
Le temps des écrits, de premiers émois
Je me voie m’assoir dans mon fauteuil d’osier
Une plume dans les mains, dans l’autre un papier
Comme aux premiers pas ou l’on ne distingue
Le temps des babilles, celui des levées
Un jour en douceur, comme une naissance
Une introspection c’est enfin imposé
L’air qu’on inspire à sa prime naissance
La vérité cru de la créativité nu
Toute arrive
Ecrire...
Et la nommer
Erato
À toutes les femmes
Que j’ai connu
Que j’ai aimé
Qu’un jour j’ai vu
Je dois vous dire illico
La seule que j’aime
C’est Erato
Et même les hommes
Que j’ai aimé
Ceux avec qui
J’ai partagé
Sachez le bien, oh, mes potos
La seule que j’aime
C’est Erato
Puis mes enfants
Pardonnez-moi
Cette vérité
Je vous la dois
Entre elle et vous
Y a pas photo
La seule que j’aime
C’est Erato
Un jour elle m’a prise à son sein
M’a biberonné de ses refrains
Toujours, elle donne les premiers mots
De mes poèmes,
Erato
Vous, si un jour vous avez cru
Qu’a vos pieds, je me suis ru
La seule pour qui je courbe le dos
C’est Erato
Erato, ma belle muse
Si un jour, par quelques ruses
Tu viendrais à me quitter
Je te suivrais
....1....
Quand tu plonges, je plonge avec toi
Dans le tréfonds des profondeurs de ta poésie
On ira cueillir des coraux cosmiques et des poissons-lunes
Rien que pour nos plumes
On se soulera à l’encre de seiche, noir de nos écrits
Et l’on suivra la route des baleines au chant de leurs poèmes
Le bleu de Neptune nous colorera les yeux
On sera l’égale des Dieux
Erato, ma belle compagne sera tu mon poisson-lyre
Je suivrai ta trace jusqu’à la surface avant que le bord ne vire
----2----
Tu vogues sur les vagues en surfeur hawaïen
Tu n’as jamais peur de rien
Au creux de la vague tu cut back dans des barrels protecteurs
Et trace en lignes aquatiques des phrases éphémères atlantiques
La main d’Erato guide tes pas inspirés au-delà du possible
Tu plonges dans le noir de ton encre en fou de Bassan
Jésus héraldique tu danse sur les surfaces aquatiques
Et dessine des mots magiques inspirés par ta muse
Tu marches en empereur, seul, devant tes troupes
----3----
Bravent les dangers innommables, tu protèges ton œuvre
Au temps des écrits, tu chéris ta muse
Elle se place en maître d’œuvre
Hélène, serai-je toujours seul dans ce royaume trop
Étriqué
Entouré par les eaux de mon inspiration
Même devant la Bérézina j’ai trouvé la force de poursuivre
En laissant derrière les mots inutiles
les phrases trop faibles pour vivre
J’écris des pages d’histoires en dernier héraut des antiques
Oh, Erato ma muse, je fus la pointe de ta plume
À l’encre aux couleurs héraldiques
Ai-je péché par orgueil, déchiré les recueilles encore à écrire
Ou fut cette île, mon destin pour ma muse, une belle fin
En héros en exil, dans les eaux du Léthé sur son Hellénique Île
Erato, sur l’autel épique je me suis sacrifié
Abandonné par les Dieux, je fus le héros décrié
Au son de ta lyre
.…4….
Erato, accompagne-moi de ta lyre
Et chante-moi tes hymnes dans ma main
Je danserai des pieds de vers, fins comme une pointe
Des tournures de phrases sacralisées
aux murmures de tes lèvres
Sur l’autel de ma prière, je me ferai derviche pour toi
….5….
Je me suis tourné en planétaire sur blanc immaculé
Une circumambulation écrite en noirs arabesques sacralisées
Ma plume virevolte sur son de l’oud et du ney
Aux rythmes polymorphes du kuküm
Danse sacrée pour des Dieux millénaires
Je te chante en mystique pour la Samâ’
Divine muse je t’envoie ma prière
Je te prie dans mes chants dans la semahâne
Je danse lunaire ma prière au soleil
Ma main tendue dans l’espace
Je tourne en toupille et je m’émerveille
Je sème tes paroles en extase
….6….
Au souffle de ta voix, j’écris des mots invraisemblables
L’amour, je te la chante, je la chante pour toi
Je frôle de mes doigts ton corps, divin; tu seras mon amante
J’irai jusqu’à Galatée pour entendre ta voix
Erato, puis-je vous aimer comme on aime sa belle
Puis-je un jour sentir ton corps contre moi
Enlève tes oripeaux, viens avec moi et deviens celle
Qui caresse mon âme au son de sa voix
Ma belle Erato allonge ton âme au côté de moi
Sur ma feuille blanche, ma couche est chaude
Tu me fusionnes dans une douceur de soie
Tu me couvres d’une douce étreinte, je te pénètre jusqu’à l’aube
Je coule mon encre dans ton âme fleurie
Ton âme me coule ta sève dans mes vers inspirés
J’extase tes mots jusqu’à l’ultime oubli
Tu te retires discrètement me laissant transporté
….7….
Je te suivrais jusqu'en enfer
, Erato
Mais l'enfer est pavé et je suis fatigué
Puis-je m'assoir un instant sur ta route
Voir passer des raies-papillons
Au bout du chemin il y a, tu t'en doutes
Il y a les croisées, de bonnes intentions
Je te suivrai jusqu'en enfer,
Belle Rebelle
Si tu m'appelles, je te suivrai
Même sur cette terre
Je suis un Flamand d'enfance, perdu en la France
J’ai faim de paroles et j'ai soif de tes chants
Erato, toi, qui a des seins multiples
Allaite-moi, abreuve-moi de l’instant
Et que suit le poétique périple
Je rendrais Charon millionnaire pour le faire taire
J’irais jusqu’au Léthé pour tout oublier
J’y laisserais sa barque, mais je persisterais
Je veux voir chaque feuille d’un œil nouveau
Je veux réinventer chaque mot
J’écouterai ta lyre pour qu’elle m’inspire
Erato
Ouvre-moi les yeux
Emmène-moi au royaume des dieux
J’en crève
Refais-moi vivre le rêve
Écris sur ma peau en perles de sang
Des hymnes oubliés, encore à inventer
….8….
Le long des fleuves, au-delà du mont enneigé
J’ai vu se lever le soleil bleu
Bleu immaculé comme les profondeurs océaniques
Les plages égéennes me furent interdites
Plongeur de perles, je cherchai la perle noire
Dans des profondeurs apnéiques, j’ai trouvé la mort
D’un baiser hypnotique
Perachora
J’ai prié sept jours et sept nuits
Dans ton temple
Erato
Au son de ta lyre
J’ai chanté des chants polyphoniques
Aux sons qui s’entrechoquèrent
jusqu’aux profondeurs d’Épidaure
Erato, tu m’as ressuscité des morts
….9…
. Erato
Tu me soufflas les phrases, en chantant les mots
Et les tournas mille fois dans ma tête
Tu m’habillas de poétiques fêtes
Et menas mes textes jusqu'aux fonts baptismaux
J’ai posé dans ma demeure
Des grappes de poèmes
Comme on dispose des fleurs
Aux pieds de celle qu’on aime
Et récité à l’envi
Des flagrances suaves
Pour lui plaire mon amie
Pour être son esclave
Laissez-les où ils sont
De peur que je ne la perde
Ne volez pas mon don
À ma princesse en herbe
Vous aurez tout loisir
Si jamais ils vous manquent
De humer à l’envi
Mes poétiques acanthes
Lorsque vous repartez
Faite le à douce pas
Nous vous en saurons gré
Ma belle mie et moi
Que serai-je sans toi
Que serai-je sans les autres
Un poète sans toit
Qui ne saurait s’exprimer
Un scribouillard médiocre
Qui, de temps à autre
Poseraient quelques rimes
Pour faire passer le temps
J’ai tant aimé tes encouragements
Je me fais porter par la musique,
Par la muse
Je ne suis rien d’autre
Qu’un simple dilettant
Qui cherche à atteindre
L’alme par la ruse
Je n’ai rien à t’offrir
Que des vers, quelques rimes
Erato, tous les jours
Je n’attends que toi
Que serais-je sans toi…
Tous les jours, le matin, au levé
Il y a le doute qui me prend et m’effraie
Je m’arme de ruse
Pour savoir si ma muse
Veux encore aujourd’hui m’inspirer
Chaque jour, je suis désespéré
La magie m’a pour toujours quittée
Je ne trouve pas les vers
Comme si, depuis hier
J’ai bu à la source du Léthé
Tous les jours, c’est la même cérémonie
Erato, mon aimée je la prie
J’ai besoin pour mon calme
De sa poétique alme
Qui m’apaise et inspire mes écrits
Je t’offre mes rêves en sang d’encre
Mon encre en sève de vie
Des pages de mon recueillir
Mes nuits quand je lève l’ancre
Ta morsure je la reçois en héritage
Je vogue sur ton souvenir
Je voile les plus beaux rivages
Ou mes pieds me font atterrir
Je pose mes pieds de vers
Des vers fragiles, cristallin
En traces de vie au bord de mer
Emportés par un souffle divin
Je pose mon sang sur des pages de soufle
Je lis et je lis et je relivre mon alme
Sans jamais, non jamais le fleuve n’en souffre
Le cours de mes rêves, les mots qui en émane
Erato, je te livre mon âme
Assis à ma table dans un clair-obscur
J’écris pour moi ce poème
Depuis bien trop longtemps maintenant
Une idée, comme une belle bohème
Me bouscule l’âme, m’inspire, pour sûr
Au fond de moi, les mots se bousculent
Les vers se tirant la bourre
Se rangent par un heureux hasard
En douce strophes en rimes d’amour
Aux rythmes inspirés et parfois un peu ridicules
Je vous aime mon ange, ma muse, mon amour
Je vous aime en preux chevalier
Et vous offre mon arme, ma plume
Si jamais vous repartiez, me laisser
J’attendrai impatiemment votre retour
La nuit se calme
Les voix s’apaisent
Les âmes se font discrètes
Et enfin, je reste seul
Avec mes rimes,
Arrimé au port d’Erato
Je me mène en bateau
Léthé, tu es la source de l’oubli
L’étais-tu quand j’étais en vie
Je veux oublier le moindre souvenir
Pour t’honorer, pour te servir
Erato, ma divine muse
Jamais je ne te refuse
La moindre poésie
Je m’inspire de tes délires
Oh, ma Mie
Je te propose
Mes vers de prose
Comme des parterres de fleurs
Qui honore tes jardins, ta demeure
Je ne suis qu’un poète pouilleux
Je verse ma poésie en strophes douteuses
Païen poïen, je lutte pour la belle prose
Celle de l’Amour, celle de la bonne cause
La mienne si j’ose, est celle du verbe choisit
Que m’importe qu’il soit trop jeune, trop vieillit
Je la pose en lignes fractales aux pieds d’argile funambul,
Ma danse est vulnérable et fragile
Je promène mon pairi-daeza avec bonheur
Je cultive mes mots en besogneux laboureur
Mes champs ne sont pas celle des batailles
Ou alors de celle où les semailles ont un goût de liberté,
Je suis le révolté
Je suis l’éternel amoureux
Je sème sur mes lais, à l’orée de mes cieux
Des bouquets d’œillets, de poètes en herbe
Pour des fleurs des champs encore vierges
De toute pollution celle que je préfère, en somme
Ce sont les quatrains et que Dieu me pardonne
Les catins, les catines, les Katherine, les divines
Les muses infidèles, les pieuses, les heureuses
Qui me prêtent l’ouïe pour que j’oie mes comptines
Je sème pour les filles que j’aime, gracieuses
Et qui m’aiment, elle sont ma belle prose
Païen poïen, je lutte pour leur bonne cause
Ma Mie en Poésie, si tu veux
Je ne suis qu’un poète pouilleux
La nuit, j’écris
Je jécris des mots insensés
Je jécris des rêves en phrases inventées
De pied de vers qui se transforment
En poétiques formes
J'écris la nuit
Aux calmes nocturnes
Mes poèmes Saturnes comme des caducées
Des saillies de plume sur papier posées
De nymphes diurnes en métamorphose
La nuit, je me propose
La nuit, écrire
C'est comme me guérir
Des longueurs d’une vie, ma mélancolie
Et le spleen qui me guette, je t’écris en esthète
Des bribes de rêve, des jardins fleuris
La nuits parfois j’écris
J’ai la plume de l’eider sortie de l’édredon
Une plume si douce, qu’elle se trempe dans mes rêves
Et m’écrit d’une encre aérienne
Sur un ciel de lit ses plus beaux poèmes
J’ai un ciel de lit plus étoilé qu’un ciel d’hiver
Et qui me rêve toutes les nuits des rêves en polychrome
Qui me berce au rythme de mes chants
Tous les soirs à l’encre bleu nuit, presque noir
Et qui m’émeut, et qui me berce, comme on berce un enfant
Je suis l’enfant de la houle du berceau
Je dessine sur parchemin un monde d’édredon
Un monde si doux qu’il chemine en nuage aérien
Et qui jamais ne me refrène
J’ai gardé au bout de mes doigts
Comme un goût de poèmes qui comme, il se doit
Ne demande juste une plume légère
L’encre de mon âme
Et le souffle de ma voix
J’ai semé des lettres aux quatre vents
Et les rassembla dans des livres jadis oubliés
Fragiles boutons de poèmes d’antan
Éclos en fleures luxuriantes rassemblés
Dans une métamorphose
En bouquets de proses
Dans une prosodie de vases
Délicatement disposé sur un claustra de phrases
Une intime narration sur papier d’une vie
Pure Anthologie
Pour suivre les vers
Il faut compter les pieds
Pour conter les mots
Il faut suivre la syntaxe
Pour suivre un axe
Il faut une sonorité
Qui clac ou qui coule
Ou une qui s’enroule
Et se déroule le long d’une strophe
Poète je vous aime
Réputé ou non
Inconnue ou de renom
Le poète ou le dilettant
Qui écrit quand il a le temps
Versifie à l’envie
Des vers, prosodie
En hémistiche quatrainaire
Des mondes imaginaires, enchanté
Qu’il lui plait de vous partager
Poète je vous aime
Qui que tu sois
Maitre ou pas
J’aime les écrits que tu pose
J’aime ton monde et ta prose
J’aime ta liberté
Dans ce monde corseté
Les paroles que tu ose
Ta respiration et tes pauses
Les maux que tu laisses trainer sur papier
Poète je vous aime
Toutes choses que tu dis
A travers tes écrits
Me vont droit au cœur
Mon Dieu si je meure
J’aurai au moins vécu
Cet instant d’absolu
Où du bout des doigts
Je pu m’approcher de toi
Poète je vous aime
En suivant les vers
Comptant sur mes pieds
Les mots enroulés sur un axe
La magie de la syntaxe
Poètes, je vous aime
Une pomme leur fut jetée
Et bien qu’elle fît en or
Elles ne purent se départager
Engluée dans un sort
Laquelle des trois déesses
Aurais la primauté
D’être la princesse
Dans ce concours biaisé
Paris bien innocent
Dû choisir celle des trois
Qui serrait la reine du moment
Athéna la première
Lui promit d’être chef de guerre
Héra bien plus perfide
Lui offrit richesse, réussite
Paris regarde moi
Dis Aphrodite impassible
Oh bel homme de Troie
Je veux te rendre irrésistible
Donne-moi donc le trophée
Qui me revient de droit
Les filles seront toutes à tes pieds
Elles n’aimeront que pour toi
Le jeune homme troublé
Ne sus pas comment résister
L’idée d’une jeunesse
Entouré des plus belles maîtresses
Lui dicta donc son choix
La fin de l’histoire
Manque un peu de gloire
Quand Paris prit Hélène
Et l’emmena dans sa ville de Troie
De rage les Hellènes
Montèrent toute une armada
Et dans une morbide bacchanale
La ville fut détruite par un cheval
Si un jour tu dois départager
Trois déesses plutôt excitées
De grâce, ne pense pas mâle
Rappelle-toi l’histoire du cheval
Et ce funeste sort
Ces déesses dansent toujours avec la mort
Pourquoi ma muse
De toutes tes forces, tu te refuses
Suis-je donc condamné
À éternellement te désirer
Ta bouche, tes seins, tes hanches
Faudra-t-il que je te supplie
Que je te fasse la manche
Que religieusement je te prie
Tu ne me connais pas
Je suis un Dieu
Je prends, et je ne laisse pas
Ce que je veux
Pour t’avoir, il me faudra un stratagème
Passer outre la femme qui m’aime
Et me jeter sans réfléchir
Sur l’objet de toutes me désirs
Alors le soir quand le sommeil nous prend
J’essaie de rester vigilant
Et j’attends que mon héroïne s’endorme
Je ne désire que posséder ton corps
La nuit quand on se couche
Je m’envole de ma couche
Je m’élève dans les airs
Je ne désire que ta chair
Et en moins qu’il n’en faut
Je me transforme en oiseau
Pour être reçu en ton sein
Et te posséder enfin
Alors, arrivant du néant
Un brouillard épais m’entourant
Tu ne verras pas mon arrivée
Mes ailes larges, déployées
Tu me verras descendre encore et encore
Jusqu’à prendre possession de ton corps
Et plonger de là-haut
Pour féconder tes eaux
Je suis le cygne que tu attends
Léda, je te possède maintenant
Caressé moi de ta voix douce
Avant que je ne rentre à ma couche
J’ai tant à donner et pour ne plus te perdre
J’ai tant à souffrir et tant à découvrir
Pour te garder j’irai jusqu’aherdre
Le moindre souffle, le moindre souvenir
J’ai traversé des monts de solitude
J’ai vu le ciel de ces hauteurs enneigés
Dans les bordels remplie de prostiputes
J’ai bu le vice jusqu’à ne plus aimer
Dans des églises de religion à naître
J’ai tout sacrifié sur des autels d’argent
Esclave martyr de nombres Dieux ni Maîtres
Je tenais la lame aux sacrifices d’enfants
Aucune eau ne peut être assez profonde
Il n’y a pas de mer trop bleue pour enfanter
Je serai juge le jour de me confondre
Et pour te voir j’irais jusqu’à me damner
Lilith je t’ai connu avant de naître
Je garde en moi des désirs inassouvis
Y at il un fruit pour que tu puisses renaître
Dans mes entrailles il n’y aura jamais d’oublie
La brume diffuse au-dessus des eaux acratopèges ne saurait être insignifiante
Elle se détache en volutes et chante, mon ami, elle chante
D’étranges mélopées d’une voix embrumée et danse des suaves arabesques
Montée sur les murs du temps, aliénée aux antiques fresques
Aède plonge ta plume dans l’eau d’encre du Léthé, chante d’un voile circulaire
Le temps nous spirale des chants de naguère
Au mont Olympe, la voix des oiseaux nous revient en polyphoniques vacarmes
Aux lointains échos de sirènes licornes
Sang, rouge sang, la lune réverbère en héraldiques formes
Le temps des héraults appartient au passé
Les eaux saumâtres du Styx nous informent
Les brumes de l’oubli nous viennent du Léthé
Chante ton dernier poème, les eaux sont acratopèges
Écoute l’écho de tes insignifiants arpèges
Envelopper ta voix dans des brumes arabesques
Désespéré le poète peint ses dernières fresques
Comme on laisse des paroles aux tombeaux millénaires
Une drachme dans la main
Nous étions frères, certes éloignés
Mais d’esprit frères en créativité
On a bâti un monde, une civilisation
Toute en dialogue, sans abjuration
De notre Dieu, nous gravîmes la voix
De Son appel, chacun par sa voie
En poèmes nous nous sommes mêlés
Les trois frères, les trois héritiers
Que reste t’il de nous
Du monde de tolérance, du monde d’espoir
Il reste seulement toutes les pages
Que nous avons laissé en héritage
Al Andalous, ou t’es-tu perdue
Fille sage parmi les élues
Il y a des jours où tu fus la Grande
Aujourd’hui tu as disparue
J’ai pleuré des larmes d’encre
De poèmes trop vite oublié
Al Andalus que nous est-il arrivé