GAÏA

Sous le ciel de Gaïa

L’amour précède la vie

Même les pierres s’aiment

 

Ce sont les âmes tourmentées

Qui s’enroulent sur elle-même

Dans l’espoir éphémère

Qu’elle puisse se libérer

 

Sous le ciel de Gaïa

La vie précède la mort

Comme des pierres qui s’aiment

 

J’ai vu dans tes yeux

Avant que tu m’aimes

Que je t’aime

J’ai vu pour nous deux

 

Sous le ciel de Gaïa

L’amour et la mort

Sont des pierres qui s’aiment

L'EXQUISE

Je m’en irai t’offrir mon souffle

Pour que tu vives à jamais

Je te porterai en blanc léger

Mes bras pliés en offrande

Et je scanderai ton nom

Aux feuilles tapies d’automne

Comme l’ultime couche

D’une déesse longtemps oubliée

Le ciel n’a pas la beauté requise

L’exquise est ton royaume

Et je prierai en silence

Avec l’ardeur de l’enfance

Au souffle chaud tes propres mots

Pour que toujours tu vives

MON DERNIER POUIEME

Mourir lentement aux bras de Morphée

Doucement m’endormir avec la Terre

Et oublier enfin qui ou quoi j’aurais pu être

Mourir c’est à jamais oublier et disparaitre

 

Y a-t-il encore des rêves à rêver

Des jours pour suivre d’autres jours

D’autres amours à encor aimer

Sans hésiter je passe mon tour

 

Vivre c’est s’enivrer de l’air du temps

C’est le vent quand on essaie de le suivre

Et espérer qu’à la fin l’enfant

Vogua libre sur son bateau ivre

 

Aux bras coquets d’une mort douillets

Je m’en retournerai en moi-même

Je m’en irai sans aucun regret

Lire mon dernier pouième infime et désuet

FIRIAMATA-O-VAVAU

Je t’ai perdu sur le chemin de Bora-Bora

Tu étais frêle sans âge et matinale

Par intervalle je te regardais parler aux étoiles

Sans pas pouvoir te garder auprès de moi

 

Cinq mots cachés sur la feuille d’érable

Un mot pour chaque femme que j’ai perdu en toi

Maintenant je m’égare transi misérable

J’écume la ville en cherchant Bora-Bora

 

Chacun de mes doigts me rappelle tes mots

Que ma bouche et ta bouche ont partagé

Je t’ai vu partir subrepticement je t’ai vu t’en aller

Tu fus depuis toujours avec Firiamata-o-Vavau

ENVOUTANT

Sous le fard je te fais la brillance des yeux

De cerise le désir de ta bouche

La rosée du matin timide ingénue

Sur ta peau poudrée de tes joues

 

Je te donne le nom de l’amour infini

Ô parfum envoutant je te suis

Et je peins l’air qui nous sépare

Pour mieux t’approcher

Afin que de pouvoir

De ta bouche m’emparer

 

Je t’ai réinventé sous des lunes nouvelles

Je te voulais dans tes yeux la plus belle

La pointe du stylet a suivi tes contours

Pour que tu m’offres l’amour au grand jour

 

Suivre la courbe l’essaim le dessein

La matrice que tu portes en ton sein

Et vénérer au-delà du possible

Le son de ta voix

Comme si j’avais le choix

Comme si moi esclave

Devant toi j’étais libre

 

METAMORPHOSE

 Le temps de Lune elle est Mars

Au visage babylonien

Figé dans la poussière

Le vent l’accompagne

Au destin poussière

Sous les yeux de la Terre

 

Sous les yeux de la Terre

Petite fille

Elle est mer Grande

Océan de bonté

Et elle attend le loup...

Comme on attend la mort

Les rouges capuches

Irons par les bois

Du loup elles suivront les pas

 

Aux temps vénusiens

Elle est Mars sélénien

De la poussière figée dans le vent

 

Nous sommes des chrysalides en voyage

Entre deux mondes

La métamorphose est notre destin

Au silence s’oppose l’enfance

Les contours sans savoir ni comment

D’une histoire au moment qu’elle commence

Comme une légère brise dans le temps

Au silence s’oppose le son de la vie

Le cri des enfants et la course du temps

LE VAISSEAU FANTÔME

Ce ne sont pas les mots

Qui font bateau

Ce sont les vers qui

Font tempête sur les mers

Qui dispersent aux vents

Leurs musiques et leurs chants

Qui font avancer

Et les navires et leurs voiles

Au regard des étoiles

Au rythme des alizés

 

Ce ne sont pas les mots

Qui font bateau

C’est dans l’ouïe que

Leurs sens s’anobli

______________

J’irai chercher au fond des abysses

Le chant des baleines pour vous les conter

Je vous les chanterai les soirs d’hiver

Au fond de cale de nos vies d’échoué

J’ai happé comme happent les poissons sur la berge

L’air se fait rare au crépuscule d’une vie

 

Les vagues avancent et reculent sur la plage

Les pages se suivent avant de s’échouer

_________________

Au loin sur les flots

Un volage bateau

Qui nous emmène

Des écrits de poèmes et

Nos rêves pleins les cales

Comme un intervalle

En bohème des mers

Nous passagers clandestins

Aux voyages éphémères

En nautique destin

 

Au loin sur les flots

Nous nous rêvons matelot

On vogue à pleine voile

Dans nos têtes sur les mots

Le timon guidé aux étoiles

Et souffle vent des syllabes

Qui nous pousse de l’avant

Gonflés comme des joues

Et le bajou du bateau foncet

Qui nous dicte des mots désuets

Et qui n’ont plus d’âme mais

Qui tranchent comme une lame

Au loin sur les flots

La trace du poème bateau

________________

Ecrire sur des plages de mer

Au doigt détrempé des vers

Ecrire sous le vent silencieux

Des lettres éphémères futiles

Dans les sables qui s’envole

Il y a les mots inutiles et qui

Chantent à l’envie ma poésie

_____________________

Dans l’eau salée des rivages

Les mots cristallins des pages

Nous racontent les vagues

La mer qui embarque et murmure

A ceux qui ont l’ouïe les poèmes perdus

Pour qu’enfin j’écrive de nouveaux

Poèmes à la dérive dans l’eau

ANVERS SOUS LA PLUİE

 İl est étrange histoire

Que de rentrer en jeunesse

Sous une pluie qui sans cesse

Miroite le trottoir

 

Il est temps sans regrets

Quand la ville d’enfance

Se mélange dans une dance

Un voyage en passé

 

Elle est ville miroir

Au reflets de tendresse

Comme la prime maîtresse

Qui jaillit de mémoire

 

Au temps des retours

En lieux de jeunesse

Les souvenirs s’empressent

De nous rappeler nos beaux jours

ECHOS

Chanter écrire dire au monde

Les larmes qui m’inondent

Transgresser tous les interdits

Même les plus ensevelis et espérés

 

Enfin défaire les derniers liens

J’ai cherché en vain

J’ai cherché au loin

Des mots qui ne trichent pas

 

Les nuages sont restés muets

Et la lune ne me parle plus

J’ai voulu chanter la nuit

Chanter avec la meute en vain

 

La bergère était si belle si loin

Et je ne me rappelle

Ni son nom ni même sa voix

 

Il y a des ombres

Qui ne reviennent plus

Des échos inaudibles

 

Sur l’eau au loin les rides

S’effacent sans encombre

Et se perdent impromptu

LE TEMPS DES RETROUVAILLES

 Les chats ne sont pas rentrés

La nuit sera longue à devenir

Seul sans les chats je sors

Je m’en vais cueillir la dernière

Fleur de lune pleine et belle

La nuit sera longue et noire

Je dispose dans un vase

Les quelques cratères épars

Petits cailloux ramassés d'ici et là

 

Je suis le Buzz d’Aldrin

L’éclair de ma chaumière

L’eau forte et douce

M’accompagnera ce soir

Les chats sont de sortie

 

Franc belge, ou franc cochon

Peu importe la formule

Je fonce sans relâche

La piste n’attend pas

Fin grimée je me pose sur les planches

Côté cour sur la baie Hudson

Une ouverture de folie

Transperce la nuit

Il faut nager contre le temps

Oh on savait les murs ne mentent pas

Les chats sont de sortie

Méné méné tekel upharsin

Il n’y a que Babylone qui ne survivra

La nuit les chats sont de sortie

 

Je me rêve en Formule 1

Franc cochon ou pas

La nuit fait soif

 

CHAMPAGNE

 

La nuit est noire La nuit est chaude

J’ai vu un chat sur le toit

Nu j’ai dansé dans mon jardin des délices

La terre brule d’un jour ardent

Et la nuit fait soif

 

CHAMPAGNE

 

J’expire elle m’inspire

J’irai me masturber sur des monts Valèriennes

En éjaculations vénériennes

Des foutres d’illusionniste

Bêlez les moutons bêlez

Le berger est de retour

N’ayez crainte les chats sont de sorti

Et la nuit fait soif

 

CHAMPAGNE

 

J’ai connu des lacs purs

Je les ai frôlés de ma voute

En vous regardant je me suis rappelé

On ne sait jamais qui on est

J’irai parler à mon père

Je bénirai vos péchés

Ceux de ne pas savoir où aller

Ni quand revenir

Je gravirai le mont des Oliviers

Le cœur en croix

Il y a des dessins qui ne s’effacent

La nuit sera longue à devenir

Les chats ne sont pas rentrés

La nuit fera soif

 

ALLELUIA

 

CHAMPAGNE

 

Les matins brumeux

J’ai l’arcade sourcilière

Des gongs dans la tête

J’ai bu jusqu’au lit

La dernière goûte

Des cadavres livides

Le reste de champagne

Me coule sur le corps

 

Je suis une espèce de chaud-froid

Glacé luisant sous des gélatines adipeuses

Un cadavre exquis déambulant

En fin de nuit

 

Des spasmes d’alcool éruptent

Du centre gravitationnel

Aux rythmes tambours de sang

Le lendemain de bravoure

L’homme devient fontaine

Cuvé dans de la porcelaine

Et il soude sa panse au bicarbonate

Et café bon marché

 

Je m’ouvre au jour

Le ciel se voile au chant des oiseaux

Les chats sont de retour

La lavandière me caresse

De ses plumes fleuries

 

Je les suis

Bonjour les chats

Ce soir c’est la fête

 

CHAMPAGNE

LILITH

J’ai tant à donner et pour ne plus te perdre

J’ai tant à souffrir et tant à découvrir

Pour te garder j’irai jusqu’aherdre

Le moindre souffle, le moindre souvenir

 

J’ai traversé des monts de solitude

J’ai vu le ciel de ces hauteurs enneigés

Dans les bordels remplie de prostiputes

J’ai bu le vice jusqu’à ne plus aimer

 

Dans des églises de religion à naître

J’ai tout sacrifié sur des autels d’argent

Esclave martyr de nombres Dieux ni Maîtres

Je tenais la lame aux sacrifices d’enfants

 

Aucune eau ne peut être assez profonde

Il n’y a pas de mer trop bleue pour enfanter

Je serai juge le jour de me confondre

Et pour te voir j’irais jusqu’à me damner

 

Lilith, je t’ai connu avant de naître

Je garde en moi des désirs inassouvis

Y at il un fruit, pour que tu puisses renaître

Dans mes entrailles, il n’y aura jamais d’oubli

EVE

 Est-ce donc toi qui parles aux serpents

Qui prend de l’arbre interdit ces fruits

Soit donc ma cantatrice macabre

Chante la berceuse du bien et du mal

 

J’ai mal à mon âme

Ô, belle Dame n’est tu donc licites

T’es-tu changée en Eve

Je te croyais Lilith

J’ai vu monter la sève

Dans le fruit défendu

Je l’ai bu et j’ai aimé jusqu’à la lie

Chaque mot, même les vers

Je les ai croqués jusqu’à l’oublie

 

J’ai vu dans l’arbre naître l’ovaire

Oh, vert de l’arbre, myriade de vies

Je t’ai vu mirage me suivre la nuit

J’ai cédé en larmes et accepté le fruit

Douces juteuses pulpeuses délices

 

J’ai rendu gorge devant telle tentatrice

Fiévreuses lèvres me saignant la peau

Jusqu’à l’os j’ai pu ouïr couvert d’oripeaux

Le chant déchainé de la vie et la mort

 

J’ai chanté avec toi la cantate

La cantate de la tentatrice du bien et du mal

Et j’ai vu disparaitre le serpent au fond du val

Haut de ton mont de vénus je constate

Que la vie vaut la mort et l’oublie

ADAM

 J’aurais voulu m’interdire

Les fruits non comestibles

Goulument je les ai mangés

Jusqu’à plus soif

La vie ne connait pas de limites

J’ai erré les nuits

À la recherche du jour

La lumière rassurante

Au tranchant d’horizon

J’ai rampé des déserts sans pluie

Sans âme dans l’oubli

J’étais femme avant d’enfanter

Homme sans désir de dominer

J’ai vécu dix mille ans

J’étais vieux avant de naître

L’utérus ne se conçoit qu’en totale solitude

La solitude c’est le privilège des poètes

J’ai voulu interdire je n’ai pas pu

Ô ma mie je t’aurais suivi

Jusqu’au bout de mes forces

Ce n’est pas la saveur d’un fruit

Qui m’en interdira l’entorse

Aux lois iniques d’un dieu unique

Je t’ai préféré toi ma mie

Les fruits de l’amour ne s’enrobent de mort

Ils se délectent du bout de lèvres

Corps à corps sans remords

Et se nomment Adam et Eve

 

Tant à tenter, de tentateur à tentation

Le tenté n’est tentables que quand il est tenté d’être tenté

 

Je te ferais du bouche-à-bouche pour pouvoir dire tes mots

Tes vers m'enivrent d'un éclat solitaire et je me tais

D’une tessiture obscure, je me plais au-delà de la voilure

Les anathèmes en strophes et qui perdurent

Et qui de ma langue prennent vie

Me gouterons ta poésie

 

M’as-tu vue dans l’ombre des persiennes

Immobile et silencieux

Je scrutais le temps je faisais un vœu

Je ferais tes paroles miennes

Au temps des silences, le vent emporte les mots

…. ….

Je lis sur les murs des versantes strophes

D’ubac à l’adret, elles ne s’impriment pas

Le temps de chercher les poètes limitrophes

Je fais des efforts, mais m’en lasse déjà

J’aurais tant aimé savoir ce que je fais

J’erre sur des rythmes barbares oubliés

Je regarde les mots sans savoir ni pourquoi

Dans ma rue des poètes, ils ne me viennent pas

…. ….

J’aurais pu survivre dans ce couloir blanc d’attente

J’aurais pu attendre avant d’être le suivant

Je suis parti à la conquête d’une amante

Les cimes des écrits ne me semblaient pas trop hautes

Nous gravîmes les montagnes sans jamais se résigner

A l’ubac, les pentes sont plus escarpées

Mais les mots sont plus tendres les lyriques envolées

Et les sources nous abreuvent de poétiques idées

J’ai vu le vent de l’ouest dans les ailes d’une colombe

A l’est la brulure d’un soleil est trop ardent

Royal, j’ai airé dans l’aire d’un aigle, où tombent les mots

 

Quand s’arrête le temps

J’aurais pu survivre dans ce couloir blanc d’attente

Le temps de voir où s’arrête le vent

…………………..

La prochaine fois que tu es ailleurs, emmène-moi

On ira cueillir des émois et puis des fleurs

On verra bien si l’herbe est verte à l’autre versant du chemin

J’y verserai des vers loquaces, séléniens

J’ai vu briller les mille étoiles dans tes yeux

J’ai fait un vœu et dans ce dédale de rêves

J’ai fait une trêve dans ma vie, sans hésiter je t’ai suivi

Et j’ai oublié qui j’étais pour mieux t’aimer

 

LE SEIGNEUR DE L'ANEAU

Trouver le bonheur

Au détour d’un regard

Et le garder fébrilement

Au creux de ses mains

Lui insuffler vie

Doucement à l’écart

Et le porter en partage

En offrande aux siens

Le goûter chaque jour

D’un bonheur tout nouveau

Et voir grandir L’ étincelle le joyau

Au creux d’un regard

Le recevoir en retour

Comme le plus précieux bien

Un lien d’amour qui vous vient

Au détour d’un regard

Simple et pourtant si beau

Alors fébrilement comme

Dans le cercle qui se referme

Être un seigneur de l’anneau

L"OUBLIE

à mon ami Poète Pierre Nice

 

La brume diffuse, au-dessus des eaux acratopèges, ne saurait être insignifiante

Elle se détache en volutes et chante mon ami, elle chante

D’étranges mélopées, d’une voix embrumée, et danse des suaves arabesques

Montée sur les murs du temps, aliénée aux antiques fresques

 

Aède, plonge ta plume dans l’eau d’encre du Léthé, chante d’un voile circulaire

Le temps nous spirale des chants de naguère

Au mont Olympe, la voix des oiseaux nous revient en polyphoniques vacarmes

Aux lointains échos de sirènes licornes

 

Sang, rouge sang, la lune réverbère en héraldiques formes

Le temps des héros appartient au passé

Les eaux saumâtres du Styx nous informent

Les brumes de l’oubli nous viennent du Léthé

 

Chante ton dernier poème, les eaux sont acratopèges

Ecoute l’écho de tes insignifiants arpèges

Envelopper ta voix dans des brumes arabesques

 

 

Désespéré, le poète peint ses dernières fresques

Comme on laisse des paroles aux tombeaux millénaires

 

ON NE MEURT JAMAIS

On ne meurt jamais vraiment

On éteint doucement dans la mémoire des vivants

 

Le temps nous mène inexorablement vers éternité

Ce dernier souvenir plus jamais suivit d'un autre

Et qui se fige comme se fige un voile sur la peau mouillée

Le temps ne se naufrage pas il devient univers-île

Son espace imagination et qui nous sort de l’oubli

Qu’il nous paraitra long cet instant que l’on appelle vie

Sitôt né sitôt elle se stase dans une vieillesse craquelée

Sur les peaux parchemin sont écrit les plus belles phrases

Celle du temps et qui nous rides le visage

J’irai voir à cet instant mon souvenir endimanché

Propre comme un nouveau-né et qui découvre le temps

QUAND ON SERA GRAND

Quand on sera grand, je serai fenêtre de toi

Je te regarderai du haut de la lucarne

La lune ensoleille et les yeux pleins d’étoiles

Au pied de ton lit ensorcelé de ton charme

 

Quand on sera grand, je t’inventerai un ciel

Au-delà d’une lucarne, noir comme un tableau

Pour que tu puisses y écrire en lettres de miel

Tes exigences les plus pures, ton désir le plus beau

 

Quand on sera grand, je serai route pour nous deux

Je tiendrais ta main mirant par la lucarne

Tu me mèneras au bout de ton monde, et ou que tu veux

Je garderai pour toi la dernière de mes larmes

 

Et quand on sera grand, je t’aimerai encore

On suivra la route en amants d’occasion

On fera une seule âme, on fera un seul corps

Et mèneront notre amour a la dernière saison

 

Un jour quand je serai grand, à ma dernière saison

Ma douce, ma mie, je t’aimerai toujours je crois

Du haut de la lucarne, du petit fenestron

Je te regarderai dormir au travers de ton toit

 

Quand on sera grand, ma Mie, on s’aimera encore ?

L'ABSENCE

Des jours d'attente

Le silence autour

Des questions impuissantes

Sans réponse en retour

 

Tu cherches sa main

Tu l'attends les soirs

Pour qu’elle te revient

En rêve d’espoir

 

Le jour tu écrit

Des mots de douleur

La nuit tu lui lit

Tes poétiques recueils

 

Les années apaisent

La vie continue

En vous unissant

Tu ne la cherche plus

 

Tu es en elle, elle est en toi

La vie est amour, l'amour est émoi

Que la vie en amour enfin ne retienne

Tu cherches sa main, elle cherche la tienne

AL ANDALOUS

Nous étions frères, certes éloignés

Mais d’esprit frères en créativité

On a bâti un monde, une civilisation

Toute en dialogue, sans abjuration

 

De notre Dieu, nous gravîmes la voix

De Son appel, chacun par sa voie

En poèmes nous nous sommes mêlés

Les trois frères, les trois héritiers

 

Que reste t’il de nous

Du monde de tolérance, du monde d’espoir

Il reste seulement toutes les pages

Que nous avons laissé en héritage

 

Al Andalous, ou t’es-tu perdue

Fille sage parmi les élues

Il y a des jours où tu fus la Grande

Aujourd’hui tu as disparue

 

J’ai pleuré des larmes d’encre

De poèmes trop vite oublié

Al Andalus que nous est-il arrivé

 

LES PETITS PRINCES

Mes petits princes de cœurs si tendres

Je suis seul de ne vous avoir avec moi

J’ai mal à ma vie et je voudrais comprendre

Je ne sais pas comment ni même pourquoi

 

Des pirates sont sortis de la cave

Noir de charbon ils m’ont envahi

J’ai dû omettre de fermer la porte

Ils ont pris la clé et menacent ma vie

 

Ils m’ont mis dans une chambre

Avec un Ogre et un esprit

L’un ronfle, l’autre n’est qu’une ombre

Qui si je les frôle reprenent vie

 

Parfois il y a des fées en robes blanches

Qui viennent me voir au fond de mon lit

Elles parlent une langue des plus étranges

Je ne comprends pas tout ce qu’elles me disent

 

Mes petits princes aux cœurs si tendres

Je voudrais tant être avec vous

Il faudra le temps pour moi, pour comprendre

Je ne comprends pas,

je ne comprends rien du tout

LE VAGABOND

Plutôt debout sur tes genoux

Que vivre en mourant

Je ne sais où ça nous mènera

Je serais un survivant

 

Plutôt rester hors d’églises

Que trembler pour le diable

Vivre sans tabous

Que passer à table

 

Sur ma route d’existence

Je veux voir le monde

S’il faut périr avec lui

Est-ce si immonde

 

Tant de choses sont trop belle

Pour ne pas aimer

Et d’écrire sur une feuille

Pour remercier

Je veux vivre fière et libre

Où que vie me mènera

Même vivre à genoux

Tant que ça ira

 

Je vivrai ma vie debout

J’irai peut-être à tâtons

Jusqu’à la fin de la route

Je serai vagabond

LA BOULANGERIE

à Jacques Bouzanquet

La petite devanture fermée

D’une vieille boulangerie

A droit une porte vitrée

Qui donne sur le fournil

Au fond du couloir

Le mystère des bruits

Le travail de nuit

Et l’atmosphère chaude,

Sensuelle de la pâte

L’odeur de pain grillé

Du haut de mes trois ans

Enfin j’ai décidé

Je serai boulanger

A PEU PRES MALADE

 

 

 Je me suis fait coronariser ce matin 

Une infirmière, par ailleurs charmante

M’as occulée  son vaccin

Et m’as laissé avec sa seul solution germante

 

Il en faut du courage pour enfin se décider

De se faire, ou de ne pas se faire vacciner

Moi, à qui manqua depuis toujours l’un et l’autre

J’ai bien observé et écouté les apôtres

 

Les uns nous disant le tout et son contraire

Les autres assenant l’inverse juste par colère

Moi, oh pauvre moi, qui ne suis né dans la médecine

Comment voulez-vous que je sache, que je devine

 

On m’a affublé d’un nouveau pas sanitaire

Une appli qui vous dit « Il n’est pas malade »

Je sais, et je ne veux pas vous dire le contraire

Mais la médicale m’as donnée l’estocade

 

Depuis lors je suis las et couché dans mon lit

Avec bien quarante-cinq de fièvre,

Je suis un homme,

 

J’ai eu juste la force de vous faire cet écrit

Avant que la maladie ne m’achève,

Qu’on me pardonne

AIMER

Si je savais pourquoi je t’aime

Saurais-je t’aimer encore

Comment te dire mon désir

Pourquoi j’aime ton corps

Je ne sais pas ma belle femme

Je ne sais pas pourquoi l’amour

C’est emparé de mon âme

M’as poussé à te faire la cour

Je suis inculte sur la chose

Je suis totalement ignare

L’amour serrait anamorphose

Just une image dans un miroir

Si je savais d’où vient l’amour

D’où cette chose enfin est née

Je saurais peut-être un jour

Comment te désaimer

 

L’écoute

 

Je t’ai suivi partout où tu es aller

Je me suis tu quand les autres se sont ru’

Pour submerger toutes tes pensés

Aux premiers silences autour de toi, je suis revenu

Quand tes mots se sont abreuvés au Léthé

Je t’écoutait, même dans tes cris les plus barbares

Dans les ivresses et la tristesse de certains soirs

Je fus pour toi le salvateur pour que ta plainte ne meurs

En moi résonne ta poésie,

Tes vers enfin prennent vie

Je suis la cible de tes complaintes

De tes asseaux, de tes quatraintes

Je prends tout ce que tu veux donner

Tout ce qui reste à ma portée

Même les miettes que tu éparpilles

Je ramasse mes billes

Tout au fond de moi, je refais ta vie, je remets en moi

Je me remets en bouche le son de tes choix

Et tous tes mots que je me reconstruit ta mélodie

Caisse de résonnance depuis ton enfance

Tu me poursuis de tes avances poétiques

Je te protège de ta solitude pathétique

En t’écoutant je suis ton fidèle acoustique

L’écho qui te renvoi le son de ta voix

 

 

 

 

HERITAGE

Le regard de ses pères

Dans le regard de mon père

Leurs mots qui encore résonnent

Dans les choses qu’il nomme

 

Je suis sûr à mon tour

Devant mes fils un jour

Je serai cet homme

Par qui les ancêtres donnent

 

Le regard de mes pères

Maintenant que je suis père

Les mots qu’ils me nomment

Dans les choses que je donne

 

Je les transmets à vous

Me fils mes amours

Pour qu’un jour vous tranmettiez

Cet héritage aux prochains nés

MON PÈRE II

C’était mon père,

C’était mon frère,

 C’était mon ami

Je suis né de ses entrailles

et dans mon esprit je le chéri

Je suis allé à sa recherche

En Arcadie au bord du Stix

Dans les marais de la mort

Où toute âme un jour s’endort

Je l’ai vu partir sans tourments

Dans la barque de Charon

Au fond de moi j’ai soigneusement posés

Son dernier baisé et ses pensées

Mon père, mon ami, mon frère

 

 

 

MES FILS

J’ai posé mon tablier

La maison est propre

Les enfants sont couchés

Et enfin le silence

Le silence qui me fait regretter

Les temps qu’ils était là

Oh, j’ai donné plus que de ma part

Je leur ai donné l’amour d’un père, d’une mère

Mais qu’est que cet amour

Au regard de l’amour d’un enfant

Maintenant que j’ai posé mon tablier

Je regrette déjà, qu’Is ne soient plus là

 

PERE ET MERE

J’ai rangé leur chambre

Refais leur lit au carré

La table est mise, j’ai cuisiné

 

Leurs vêtements sont propres

Lavés, repassés

Pas une tâche, un pli dans nos vies

 

Au bout du jardin

Le portail la rue

Ma vieille voiture, je vais les chercher

 

Cette semaine, tous les soirs

Je vais vivre m’enivrer

De l’amour qu’ils veulent

 

bien me donner

Avoir des enfants

Quand on ne s’aime plus

 

C’est comme avoir des enfants 

Chacun pour soi

 

De ma vie

Je n’ai pas perdu de vue

Ce qui à mon sens fait priorité

 

Aurait-il fallu que je paye

Pour voir mes enfants

Que de temps en temps

 

J’ai préféré les garder auprès de mon âme

J’ai préféré être j’espère

Leur père, leur mère

 

J’ai rangé leur chambre

Refais leur lit au carré

La table est misej’ai cuisiné

Ce ne sont pas les mots qui font sens C’est leur agencement Nous, On fait que ranger la chambre

YOUPIE

Couchée dehors devant la fenêtre

Sur le rebord elle attend patiemment

Que j’ouvre

Que j’ouvre pour elle

Ma princesse, ma plus belle

Que je lui prie d’entrer

Pour manger

Quelques fois elle me guette

Un peu plus loin dans le jardin

En écoutant la musique du vent

Parfois je la vois Couchée

Dans un arbre perchée

Au bout d’une branche

Et quand elle entre, dans son antre

Cet endroit qu’elle veut bien

Partager avec moi

Elle hésite, elle me prie

Avec des tout petits cries

Me câline d’un rebond

Contre ma main

Après avoir mangée elle vient vers moi

Pour se lover

Elle chasse le pauvre Ponpon du canapé

C’est quand même elle qui a le droit

De s’allonger contre moi

A qui reviennent toutes ses caresses

 

C’est ma petite Youpie

D’écaille de tortue

Elle m’est tombée des nues

Comme tombe les anges

 

Quand elle a assez de me terroriser

Avec ses câlines exigences

Elle repart d’un bond

Voir le Ponpon

Lui lécher les babines ses moustaches

Une fois finie, elle s’endort contre lui

Dans une ronronne sérénade

 

C’est ma petite Youpie D’écaille de tortue

Elle m’est tombé des nues

Comme tombe les anges

SEUL

Seul le monde se souviendras de moi

Seul

Pour les autres je serais toujours avec eux

Pas de deux

Ou de trois pour ceux qui sont plus proche de moi

Et pour moi

Je ne me souviendrai plus de riens

Ou l’intense présence de ceux à qui je tiens

Pour un instant d’éternité Ultime instant, souvenirs volés

Seul

Pas de deux

Ou de trois

Seul pour moi

AGE DE RAISON

Parfois je subis le vertige de mon âge

Le temps du voyage, stigmates des ans

J'ai maintenant des rides sur mon visage

Les cheveux épars, vestiges du temps

 

Il me reste encore le ressort de mon âme

Depuis longtemps le corps me fait défaut

L'ésprit néanmoins reste feu et flamme

Il me reste encore le jonglage des mots

 

J'ai toujours en moi cette vigeur de jeunesse

Les choses les plus belle sont toujours à venir

Cette conviction que jamais cela ne cesse

Seulement en temps je n'ai guère avenir

 

Parfois j'écris le vertige de mon âge

Ma jeunesse passée, et le temps qui me viens

Je goûte chaque instant avec la même rage

J'irais jusqu'au bout jusqu'au confinement

 

D'un geste clair, posé sur une feuille

Ce futur d'une vie que je viens de saisir

Avant que n'arrive le temps de mon deuil

Je vous le propose, à vous de le lire

LA NUIT

Les ambiances nocturnes

La lumière en moins

Me rendent taciturne

Me rendent chafouin

Les heures à tourner

À chercher le sommeil

Dans une obscure ambiance

À guetter le réveil

Plutôt loup que chien

Entre eux deux j’ai choisis

Ils finiront en festin

Mes délires ovins

Et c’est là qu’une idée

Sournoisement m’envahit

Celle de ne pas oublier

Ce que le dicton dit

Ne vous faite prendre par le désespoir

Prenez en patience votre mal

C’est quand la nuit est au plus noir

Qu’on peut voir le plus d’étoiles

Alors je me retourne

Et bonne nuit

LA NUIT JE TE RÊVE

La nuit je rêve

Je rêve encore de toi

Je te confie ma vie diurne

Je te parle de moi

La nuit, seulement,une trêve

Combien de temps déjà

Nos confidences nocturnes

Me parle encore de toi

La nuit j’explore cette relation

Qui ne put aboutir

La nuit tu m’es, oh bien plus chère

Qu’un simple souvenir

La nuit je te vois jeune

Je n’ai pas d’âge non plus

La nuit je te rêve

Mon rêve d’absolu

ESPIEGLE

à Antony Rico

Tu cours dans la rue

Après je ne sais quelle fantaisie

Le souffle court, les jambes agiles

Les bras emplis de malices

Insaisissable tu dance te vie

Tel un danseur étoile

Un jour tu seras grand

De tes doigts agiles tu souffleras

Ta fantaisie

Dans les bras malicieux de ton emplie

LOCKDOWN

J’ai fermé le monde

Derrière la porte il n’y a plus rien

J’ai tout lavé, le sol, les murs, mes mains

Dehors…dehors

C’est silence en dedans

Je suis seul

Seul comme Charlie

J’ai été Charlie,

Plus Charlie que Charlie

Il faut retrouver Charlie

Mais où est Charlie Facebook

Où est le Messenger

WHAT’S UP

Je suis seul

Je lave en dedans

Le sol et les murs

Les portes de mon conscient

Quelque part dehors un bonnet rouge

Je m’en lave les mains

 

LOCKDOWN

CHUTDOWN

J'ai erré le monde loin

Et parcouru mes rêves

J'ai tout rangé avec soin

J'ai voulu une trêve

 

Dans les placards de mon passé

J'ai classé toute une vie

Sur mon bureau de cuir glacé

une feuille blanche qui me sourit

 

CHUTDOWN

sleedown

Une nuit va commencer

Le jour est en partance

C’est le temps de rêveries

Et autres souvences

Des yeux les paupières alourdis

Comme voilant ma conscience

Morphée en ami choisit

Dans sa nocturne ambiance

M’embrasse et m’engourdit

En sublime délivrance

SLEEPDOWN

 

CHEZ MOI

Une table en bois

Des chaises autour

Un mur constellé de roses

A l’orée du bois

Un furet qui court

Un chat sur la table se pose

Un lustre trop bas

Ambiance clair-obscur

Un poète travaille sa prose

Au loin il y a Bach

En fuite, au retour

En face une porte close

Derrière la porte

LA PLUIE

Chaque goutte d'eau fait vivre l'arbre,

 L'arbre fait vivre chaque goutte d'eau,

 

Chaque un de nos mot nourrit le poème,

Le poème nourrit chaque un de nos mots,

 Ils vivent leur vie chaque un des poèmes,

 Et tombent en pluie nourrissant les idées,

 Chaque goutte d'idée qui nous tombe de l'arbre,

L’arbre de vie qui nourrit nos idées,

 Les branches enlacées dans les rires, dans les larmes,

La vie nous crée chaque mot enlacé

 

LA LARME

Du fond de moi une gouttière

Une goutte de larmes coule

Vers mes yeux

 

Pas une larme de misère

Je suis quelqu’un plutôt

De joyeux

 

Une larme de tendresse

Un texte peut vraiment

M'émouvoir

 

Les lacrymales excès

Se font souvent sécher

Au mouchoir

 

Parfois la larme coule

Le long de la paupière

Inferieure

 

Tout le globe se mouille

La larme se cumule

Et pour l’heure

 

Elle reste encore confinée

Derrière les cils fièrement

Recourbés

 

Avant de se libérer

Dans un clin d’œil et puis

De couler

 

Et alors !

En poésie, les larmes de joie

Valent mieux que tous les vivats

HYPOGEE

Tu chercheras des noms

Dans des lointains passés

En calandres le temps

Te passera devant

Tu espères qu’un jour il ne revienne

Pour ne jamais oublier

Le temps est le point,l’instant

 Ou il commencera d’exister

Désespérément tu cherche

Les lettres de nommer

Tu chercheras dans son enfance

Comment l’appeller

Il sera ton hypogée

LA DOULEUR

 La douleur est un cri

Qui saigne dans le cœur

Et resonne dans nos veines

Jusqu’à prendre tout le corps

 

La douleur est un chant

Comme une bataille perdue

Une mélopée qui tristement

Obsède et vous tue

 

La douleur est une voix

Une voie sans issue

Une ruine qui quand on l’écoute

Vous mène à la rue

 

La douleur quand elle t’emporte

De toute son énergie

Dans ses tourbillons hypnotiques

On y perd la vie

 

La douleur se propose

Comme un soporifique

Qui atténue la chose

Jusqu’à devenir hypnotique

 

La douleur il ne faut pas

L’écouter trop longtemps

Il faut l’enfermer dans son cœur

Et la chérir de temps en temps

 

La douleur nous apaise

Jusqu’à devenir amie

Et nous accompagne de temps en temps

Quand on reprends goût à la vie

 

Alors la douleur se grave

Dans les rides du temps

Et nous accompagne

Dans notre vieillissement

LA MORT

J’ai touché la mort d’un doigt,

Juste frôlé du bout je crois.

Un jour sans crier gare,

Assis devant mon miroir,

Je l’ai vu apparaitre, si j’ose

dire, en anamorphose,

Un autre-moi si différent

Et pourtant égal à

L’image que je me fait,

Enfin plutôt à l’imparfait,

Il m’est rentré une sorte de froid

D’abord par se bout de doigt

Une sensation cristalline,comme

Un givre qui me consomme

Et se propage en parfait coprophage

Se nourrissant du reste de ma vie.

Ce froid je l’ai d’abord senti

Remonter par mon bras et puis,

Inexorablement, me glacer jusqu’au front.

Envahir mon corps. Dans un dernier frisson

Un spasme désespéré, j’ai essaie

De sauver ma dernière part d’humanité.

 

Je vous en prie touchez-moi le cœur,

Sauvez-moi de mes humeurs.

Brisez mon miroir,

Que dégèle mon désespoir.

MON AMOUR

 Si je savais pourquoi je t’aime

Saurais j’aimer encore

Comment te dire mon désir

Pourquoi j’aime ton corps

Je ne sais pas ma belle femme

Je ne sais pas pourquoi l’amour

C’est emparé de mon âme

M’as poussé à te faire la cour

Je suis inculte sur la chose

Je suis totalement ignare

L’amour serrait anamorphose

Just une image dans un miroir

Si je savais d’où vient l’amour

D’où cette chose enfin est née

Je saurais peut-être un jour

Comment te désaimer

BORD DE MER

Le vend du soir refroidi

Des vagues en roulis

Le sable chaud

Une promenade

Au bord de l’eau

La plage déserte

Et main dans la main

Tu te sens enfin serein

 

Loin à l’horizon

Un ciel rouge flamboyant

Un voilier qui se perd

Sur les vagues de la mer

Une mouette vole

Pas très loin de toi

Il n’y a que toi et moi

 

 

La douce étreinte

Subtile mélancolique

Au loin tu entends

Comme une musique

Tu fermes les yeux

 

Les lèvres enlacées

Au goût Légèrement salé

Plus jamais la perdre

Dans les embruns des roulis

C’est la femme de ta vie

Le temps n’existe pas ici

Les caresses de l'eau

LE LECTEUR

 J’ai posé dans ma demeure

Des grappes de poèmes

Comme on dispose des fleurs

Aux pieds de celle qu’on aime

 

Et récité à l’envie

Des flagrances suaves

Pour lui plaire mon amie

Pour être son esclave

 

Laissez-les ou ils sont

De peur que je ne la perde

Ne voler pas mon don

A ma princesse en herbe

 

Vous aurez tout loisir

Si jamais ils vous manquent

De humes à l’envie

Mes poétiques acanthes

 

Lorsque vous repartez

Faite le à douce pas

Nous vous en saurons gré

Ma belle mie et moi

 

HUMAIN

 Le Devenir d’un humain

Est un sinueux chemin

Il trouve son aboutissement

Dans les rides du temps

En suivant son destin

Le devenir d’un humain

Sans jamais l’aherdre

Ne peut pas se perdre

Le creux de sa main

Est un sinueux chemin

Qu’il n’en finit pas d’arpenter

Jusqu’au bout du sentier

Et puis finalement

Il trouve son aboutissement

En lâchant la bride

Et Il devient chrysalide

Pour aboutir définitivement

Dans les rides du temps

Et finir sa vie enfin

En être humain

QUAND JE DORT

 Quand je dors, je rêve

Quand je rêve je suis loin d’ici

Mais quand je rêve est ce que je dors

Ou suis-j ’en vie

Et qui m’envie

 

Quand je vie, c’est comme un rêve

Et dans ce rêve je m’enfouis

Mais quand je fuis

Est-ce une trêve

Une trêve dans l’ennui

 

Quand je m’ennui,

je cherche mon Rêve

Je cherche mon rêve d’une vie

Qui me transporte à l’envie

Loin d’ici De mon ennui

 

Ce sont les rêves qui nous portent

Jusqu’aux portes de notre vie

Mon ami quand tu rêve

Je t’envie

Je te suis

Un calme plat électrise la plaine

Dans une dance éolienne

Le ciel se noirci

La terre se prépare aux tempêtes échanges

Le temps des vendanges

Est enfin arrive

SEUL

Seul le monde se souviendras de moi

Seul

Pour les autres je serais toujours avec eux

Pas de deux

Ou de trois pour ceux qui sont plus proche de moi

Et pour moi

Je ne me souviendrai plus de riens

Ou l’intense présence de ceux à qui je tiens

Pour un instant d’éternité

Ultime instant, souvenirs volés

Seul

Pas de deux

Ou de trois

Seul pour moi

LES PERES

 

 

Ils ont le regard perdu

Quant ils marchent dans la rue

Ils cherchent éperdument

Seul, avec leurs enfants

 

Ils n’osent trop faire

Ni même trop peu

Ils ne savent pas, n’ont même pas l’aire

Il y a du vide dans leurs yeux

 

Ils restent seul, sans leurs compagnes

Envolée avec leur vie

Dans une guerre ou personne gagne

Surtout pas les petits

 

Ils sont perdus ses petits pères

Avec leurs regards hagards

Ils sont seul dans leur misère

A la recherche d’un peu d’espoir

LES DIVORCES

 

Mes petits princes aux cœurs si tendres

Je suis seul de ne vous avoir avec moi

J’ai mal à ma vie et je voudrais comprendre

Je ne sais pas comment ni même pourquoi

 

Des pirates sont sortis de la cave

Noir de charbon ils m’ont envahi

J’ai dû omettre de fermer la porte

Ils ont pris la clé et menacent ma vie

 

Ils m’ont mis dans une chambre

Avec un Ogre et un esprit

L’un ronfle fort, l’autre n’est qu’une ombre

Si je les frôles il reprenent vie

 

Parfois il y a des fées en robes blanches

Qui viennent me voir au fond de mon lit

Elles parlent une langue des plus étranges

Je ne comprends pas tout ce qu’elles me disent

 

Mes petits princes aux cœurs si tendres

Je voudrais tant être avec vous

Il faudra du temps pour moi, pour comprendre

Je ne comprends pas, je ne comprends plus rien 

MON AMI

Un homme bien quand il part

Il part au pays des hommes bien

On pleure à sa mémoire

Des larmes d’être déjà trop loin

On voudrait le retenir

Le garder en nous se souvenir

Mais déjà sa main nous lâche

Dans un dernier à Dieu

Fuguasse

Ami poète quand tu pleure

De désarroi Je pleure avec toi